PMAÀ Rennes, des militants LGBT+ et féministes bloquent une conférence d'Alliance VITA

Par Timothée de Rauglaudre le 15/01/2020
Alliance VITA

Lundi, une centaine de manifestants ont bloqué une conférence d'Alliance VITA à Rennes, qui devait se tenir à la Maison des associations. Quatre plaintes ont été déposées. Les militants, LGBT+ et féministes, revendiquent de leur côté une action contre des "homophobes" dans un local public.

La soirée, prévue depuis l'automne, a dû être annulée. Lundi 13 janvier dans la soirée, une centaine de militants, certains masquant leur visage avec un foulard, ont envahi les locaux dans lesquels Alliance VITA devait donner une conférence, rapportait Ouest-France mardi. La police est intervenue, à l'appel des organisateurs, et la centaine d'inscrits n'a pas pu accéder aux lieux, d'où l'annulation de l'événement.

https://twitter.com/jeanne_la_rouge/status/1216810054495678464

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L'association, créée par Christine Boutin en 1993, défend un point de vue conservateur sur des sujets tels que le droit à l'avortement ou la fin de vie. Elle figurait, en 2012, parmi le collectif d'associations à l'origine de La Manif pour tous, et fait partie de la vingtaine d'associations que compte le mouvement "Marchons Enfants !", qui manifestera une nouvelle fois ce dimanche 19 janvier contre la PMA pour toutes et la GPA.

Local public

La conférence devait être la première d'un cycle de quatre soirées sur le thème "Quel sens à la vie ?", alors que les sénateurs examineront en plénière, à partir de la semaine prochaine, le projet de loi bioéthique qui doit notamment ouvrir la PMA à toutes les femmes, avant de trancher le 4 février. Comme l'indique Ouest-France, un adhérent d'Alliance VITA aurait été blessé au cours de l'action, avec trois jours d'ITT. Trois adhérents ont déposé plainte individuellement, ainsi que les instances nationales elles-mêmes.

https://twitter.com/LobbyLGBTBreton/status/1216805376546476033

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L'action de blocage a été revendiquée parmi au moins deux collectifs. Le premier, Strollad LGBTI dispac'hel breton, se définit sur son compte Twitter comme un "Collectif LGBTI-breton". Le second est un collectif féministe, Nous Toutes 35, né après la vague #MeToo. "Ces idées ne s’arrêtent pas à des mots mais ont de réelles conséquences sur la vie des femmes et personnes LGBTI, affirme ce dernier collectif sur Twitter. Humiliations, négation de droits, discriminations, agressions physiques et verbales ont lieu tous les jours. Les conséquences vont parfois jusqu’à la mort." De son côté, Strollad pointe du doigt l'utilisation par Alliance VITA d'un local public, à la Maison des associations, et interpelle la maire socialiste de Rennes, Nathalie Appéré : "Comment est-ce que la Ville peut autoriser la tenue de conférences ouvertement homophobes dans des équipements publics comme la Maison des associations ?"

 

Crédit photo : Page Facebook de la Maison des associations de Rennes