Depuis le recrutement du joueur australien homophobe Israel Folau avait valu de nombreuses critique au club perpignanais les Dragons catalans. Pour apaiser les tensions, samedi, pour la première fois, des militants LGBT+ tenaient un stand lors d'un match.
C'était une issue assez inespérée. Samedi 7 mars à 18 heures, au stade Gilbert-Brutus de Perpignan, se jouait un affrontement entre les Dragons catalans, club de rugby à XIII local, et les Diables rouges de Salford (Royaume-Uni). Mais c'était aussi la première fois que l'association perpignanaise LGBT+ 66 tenait un stand pour sensibiliser les supporters à la question des LGBTphobies, en présence de cinq intervenants, d'après le quotidien régional L'Indépendant.
L'aboutissement de tensions entre le club et la communauté LGBT+ depuis plusieurs semaines. Tout a commencé par le recrutement par les Dragons catalans d'Israel Folau, fin janvier. Le joueur, chrétien évangélique, avait été viré de la Fédération australienne de rugby pour ses sorties homophobes, comme ce post sur Instagram en 2019 où l'on pouvait lire sur une affiche : "Ivrognes, homosexuels, adultères, menteurs, fornicateurs, voleurs, athées, idolâtres, l’Enfer vous attend. Repentez-vous ! Seul Jésus peut vous sauver." Plus tôt, en avril 2018, il avait affirmé que "l’Enfer attendait les homosexuels" à moins qu’ils ne se "repentent de leurs péchés".
Drapeaux LGBT+ interdits ?
Samedi 15 février, en amont d'un match à Gilbert-Brutus entre les Dragons catalans et les Castleford Tigers (Yorkhsire de l'Ouest), plusieurs supporters étaient venus avec un drapeau arc-en-ciel, pour protester contre le recrutement de Folau, avaient raconté que celui-ci leur avait été interdit. Le club avait ensuite réagi dans un communiqué en affirmant que cette décision avait été prise pour éviter de recouvrir "le panneau d'un sponsor".
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Quelques jours après l'incident, le président de LGBT+ 66 Jean-Loup Thévenot avait sollicité auprès des Dragons catalans une rencontre dans le but d'intervenir auprès des jeunes. "On aura réussi à tirer quelque chose de positif de tout ça", s'est réjoui dans L'Indépendant Yannick Rey, responsable de la communication du club perpignanais. Une première étape, pour Jean-Loup Thévenot : "On peut intervenir, comme on le fait en milieu scolaire, auprès des jeunes joueurs du club, et devenir par exemple centre de ressource pour ceux qui se posent des questions."
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