sexoCoronavirus : vers une "pénurie mondiale" de préservatifs ?

Par Timothée de Rauglaudre le 31/03/2020
préservatifs

Le principal producteur de préservatifs, installé en Malaisie, a dû fermer en partie ses usines le temps du confinement. Il s'inquiète d'une "pénurie mondiale" à venir.

Mis à jour le 1er avril 2020 à 10:26, avec la réponse de Manix en fin d’article.

Mis à jour le 2 avril 2020 à 14:54, avec la réponse de Durex en fin d’article.

C'est la panique dans le monde du latex. Vendredi 27 mars, le plus gros producteur au monde de préservatifs, Karex Berhad, installé en Malaisie, a annoncé à l'agence Reuters, citée par The Guardian, qu'il avait dû arrêter ses activités en raison des mesures de confinement contre la propagation du coronavirus. "Il faudra du temps pour relancer les usines et nous aurons du mal à répondre à la demande avec la moitié de nos capacités", a déclaré le président-directeur général du groupe Miah Kiat Goh.

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Et les conséquences pourraient être dramatiques pour l'industrie mondiale du préservatif : Karex Berhad en produit en effet un sur cinq, dans ses trois usines. À l'heure actuelle, l'entreprise malaisienne évalue déjà à 100 millions de préservatifs de manque à gagner. Ceux-ci sont généralement distribués par des marques aussi renommées que Durex, mais aussi par le National Health Service, le système de santé britannique, ou encore le Fonds des Nations unies pour la population.

Incertitudes

La production a en partie repris vendredi grâce à une exemption de la part du régime malaisien pour les "industries critiques", mais les usines de Karex Berhad ne tournent qu'à 50 % de leurs capacités. Le PDG de l'entreprise craint une "pénurie mondiale" de préservatifs à venir. Une perspective d'autant plus inquiétante que Miah Kiat Goh anticipe une hausse de la demande, à une période où "à l’heure actuelle, les gens ne prévoient probablement pas d’avoir d’enfant, il y a trop d’incertitudes".

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Qu'en est-il des principales marques vendues en France ? "L'entreprise est parvenue en fin de semaine à relancer une production pour les marques Durex, mais avec la moitié du personnel", expliquait lundi Le Parisien. Contacté par TÊTU, Durex affirme ne pas être affecté par la situation : "Nos opérations fonctionnent normalement et nous ne connaissons aucune pénurie d'approvisionnement. Pour nos consommateurs, dont beaucoup ne peuvent pas accéder aux magasins, nos boutiques en ligne Durex restent ouvertes."

De son côté, le groupe LifeStyles, qui produit en France Manix et Skyn, indique posséder ses propres usines : "Notre production de préservatifs est donc indépendante d’un fournisseur externe." Rappelons au passage que, dès le 16 mars, un médecin indiquait à TÊTU que "les recommandations sont d’éviter tout contact sexuel dans les semaines voire mois qui viennent, éviter les sites et les applications de rencontres".

 

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