Alors qu'un mouvement contre les violences policières fait rage aux États-Unis, Grindr a décidé de supprimer son filtre d'ethnicité, très critiqué, pour lutter contre le racisme.
"Nous ne serons pas silencieux, et nous ne serons pas inactifs." Dans un communiqué publié lundi 1er juin, Grindr, l'application star des rencontres gays, a annoncé la suppression prochaine de son filtre d'appartenance ethnique. Le motif évoqué est double : des retours d'utilisateurs, et un soutien au mouvement Black Lives Matter, qui se mobilise actuellement aux États-Unis après le meurtre de George Floyd, un homme noir de 46 ans, par un policier à Minneapolis. En mars, l'application avait été rachetée à l'entreprise chinoise Kunlun par le consortium d'investisseurs américains San Vicente Acquisition.
We will not be silent. Black Lives Matter. https://t.co/K671PrwJc0 pic.twitter.com/93ninYt2u9
— Grindr (@Grindr) June 1, 2020
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"Nous continuerons de lutter contre le racisme sur Grindr, à la fois par le dialogue avec notre communauté et une politique de tolérance zéro envers le racisme et les discours de haine sur notre plateforme, a précisé l'entreprise dans son communiqué. Dans le cadre de cet engagement, et en s'appuyant sur vos commentaires, nous avons décidé de supprimer le filtre ethnique de notre prochaine version." Dans le même temps, Grindr a annoncé des donations à Black Lives Matter ainsi qu'à l'organisation trans noire Marsha P. Johnson Institute, incitant d'autres à "en faire de même si vous le pouvez".
Plainte pour discrimination raciale
Actuellement, Grindr permet de renseigner son "ethnicité" sur son profil : blanc, noir, latino, asiatique ou encore "homme du Moyen-Orient". En version premium, les utilisateurs peuvent même filtrer les profils qui s'affichent sur leur application en fonction de divers critères dont ladite ethnicité. Ce filtre a concentré de nombreuses critiques. En 2018, Sinakhone Keodara, un homme gay américain d'origine laotienne, fatigué des "pas d'Asiatiques", avait poursuivi Grindr en justice pour discrimination raciale, demandant par ailleurs le retrait du filtre.
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La même année, des chercheurs de l'université américains Cornell avaient estimé dans une étude que les filtres ethniques sur les applications de rencontres renforçaient les "divisions et biais raciaux". "Il est de notre responsabilité de dénoncer la haine et la violence auxquelles une partie si vitale de notre communauté continue de faire face, a encore affirmé Grindr dans son communiqué. La Pride de cette année a une responsabilité supplémentaire, un ton décalé et une nouvelle priorité qui se reflétera dans notre programmation : soutien et solidarité pour les personnes queers de couleur et le mouvement #BlackLivesMatter."
Crédit photo : Lorie Shaull/Flickr