Une attaque au couteau particulièrement violente a visé d'un couple d'hommes près de la gare de Bordeaux. La caractérisation homophobe de l'agression n'est pas manifeste.
Quinze points de sutures pour l'un, une cicatrice sur le visage de 16 centimètres avec un mois d'interruption totale de travail (ITT) pour l'autre. Dans la nuit de mardi à mercredi, un couple d'homme a été agressé près de la gare Saint-Jean à Bordeaux. Yacine venait tout juste de demander Benjamin en fiançailles.
Un vol avec arme blanche
"On avait pris un apéro avec des amis à Saint-Michel. Un type nous aborde alors qu'on rentrait chez nous. On a vite compris qu'il nous cherchait des noises. C'est à ce moment qu'il m'arrache un collier. Et il était bien plus costaud que nous, alors on a laissé tombé et continué notre chemin", raconte Yacine à Rue89.
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Vers 1 heure du matin, les deux amoureux se dirigent vers chez eux, à quelques centaines de mètres sans remarquer qu'ils sont suivis. "Ils nous ont agressé verbalement en nous traitant de sales pédés", raconte Yacine auprès de Scèneweb. Deux individus surgissent "au moment où benjamin met la clef dans la porte". L'un des agresseur lui assène un coup de couteau au niveau de l'épaule. Il lacère le visage de Yacine par la suite. Leurs assaillants volent un sac avec les papiers d'identité et les téléphones portable du couple avant de prendre la fuite.
La caractérisation homophobe en suspens
Les deux garçons sont emmenés aux urgences où l'un reçoit quinze points de sutures à l'épaule et l'autre est arrêté pendant un mois et devra vivre avec une cicatrice de 16 centimètres sur le visage. Et la police n'a pas encore donné d'information sur les agresseurs. Le couple compte porter plainte.
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Dans un post Facebook, Yacine interpelle le nouveau maire de Bordeaux. "On se bouge le cul ou bien ???", demande-t-il, encore sous l'émotion de son agression. Olivier Escots, l'adjoint chargé des discriminations assure de son soutien aux victimes. Il a eu connaissance de l'agression via la presse. "Nous sommes en train de voir comment nous pouvons aider ces personnes, nous pourrons les accompagner judiciairement, par exemple", souligne l'élu.
J'apporte tout mon soutien aux victimes.
Nous travaillons depuis 2 mois avec la procureure de la République et le préfet de police de Gironde pour répondre à la fois de manière répressive et préventive à cette montée de la délinquance urbaine. https://t.co/8TsI7idww0— Pierre HURMIC (@PierreHurmic) September 2, 2020
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Des subventions lorsque les assos s'engagent contre les discriminations
L'adjoint reconnaît un travail à faire et compte notamment sur la mobilisation des associatifs qui ne portent pas directement les sujets LGBT+. "Nous serons mieux disant dans nos subventions lorsque les associations s'engageront contre les discriminations, notamment envers les personnes LGBT+". Le maire qui a succédé à Alain Juppé, Pierre Hurmic (EELV), entend pavoiser la mairie du drapeau arc-en-ciel pour le mois des Fiertés. "Il sera bien entendu présent" aux événements qui ont été décalés à l'automne en raison de l'épidémie de Covid-19, assure son adjoint.
Crédit photo : Capture d'écran Facebook / Yacine Sif El Islam