États-UnisCour suprême : Amy Coney Barrett parle de "préférence sexuelle" pour décrire les personnes LGBT+ lors de son audition

Par Romain Burrel le 14/10/2020
Amy Coney Barrett

La candidate choisie par Trump pour remplacer Ruth Bader Ginsburg à la Cour suprême passait hier son grand oral devant le Sénat américain. Si elle a refusé de répondre aux questions qui fâchent, elle a scandalisé les militants LGBT+ en parlant de "préférence sexuelle" pour décrire leur orientation amoureuse, avant de s'excuser.

Une audition qui présage du pire. Hier, mardi 13 octobre, Amy Coney Barrett, la candidate choisie par Donald Trump pour remplacer la juge Ruth Bader Ginsburg, récemment décédée, à la Cour suprême des États-Unis, était auditionnée par le Comité judiciaire du Sénat.

La juriste ultra-conservatrice de 48 ans a passé le plus clair de son temps à éviter de répondre aux questions qui fâchent sur l'avortement, la sécurité sociale et le mariage pour tous aux États-Unis. Répétant à plusieurs reprises "ne pas avoir d'objectifs" politiques. "Je n'ai fait de promesses à personne", "mon chef c'est l'État de droit", assure-t-elle.

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"Moi, je préfère les personnes LGBT. Mais je ne pense pas que c'est ce que ACB voulait dire", écrit l'activiste et avocat ouvertement trans Chase Strangio.

George Takei, l'acteur ouvertement gay de la série Star Trek, a quant à lui cru bon de rappeler à ACB que l'orientation amoureuse des personnes LGBT+ n'est pas une "préférence" sexuelle. "Une préférence, c'est quelque chose que l'on choisit. Je vous donne un exemple: "Je préfère une juge non-radicale, non-fondamentaliste à la Cour suprême. Suis-je clair ?".

Remise en place

Lors de l'audition, c'est une sénatrice de Hawaï, Mazie Hirono, qui a remis en place la candidate à la Cour suprême américaine : "Le terme 'préférence sexuelle' est daté et offensant ! Il est utilisé par les activistes anti-LGBTQ pour suggérer que l’orientation sexuelle est un choix. Ce n'est pas un choix. L’orientation sexuelle fait partie de l’identité d’une personne", a asséné sèchement la démocrate.

 


La juge marque un temps d'arrête avant de s'excuser : "Mon intention n’était pas d’utiliser un terme blessant envers la communauté LBGTQ. Si je l’ai fait, je m’en excuse".

Une confirmation attendue

Les conservateurs américains se réjouissent à l'avance de voir ACB siéger à la Cour suprême. Fervente catholique, mère de 7 enfants, elle a tout pour leur plaire. Donald Trump l'a désignée le 26 septembre pour remplacer l'héroïne progressiste Ruth Bader Ginsburg, décédée une semaine auparavant.

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Si la magistrate est confirmée, le temple du droit des États-Unis comptera 6 juges conservateurs sur 9, c'est-à-dire une solide majorité. L'audition doit se poursuivre jeudi. Sauf coup de théâtre, les républicains semblent avoir les voix pour la confirmer fin octobre. Une mauvaise nouvelle pour les femmes et les minorités américaines.