La candidate choisie par Trump pour remplacer Ruth Bader Ginsburg à la Cour suprême passait hier son grand oral devant le Sénat américain. Si elle a refusé de répondre aux questions qui fâchent, elle a scandalisé les militants LGBT+ en parlant de "préférence sexuelle" pour décrire leur orientation amoureuse, avant de s'excuser.
Une audition qui présage du pire. Hier, mardi 13 octobre, Amy Coney Barrett, la candidate choisie par Donald Trump pour remplacer la juge Ruth Bader Ginsburg, récemment décédée, à la Cour suprême des États-Unis, était auditionnée par le Comité judiciaire du Sénat.
La juriste ultra-conservatrice de 48 ans a passé le plus clair de son temps à éviter de répondre aux questions qui fâchent sur l'avortement, la sécurité sociale et le mariage pour tous aux États-Unis. Répétant à plusieurs reprises "ne pas avoir d'objectifs" politiques. "Je n'ai fait de promesses à personne", "mon chef c'est l'État de droit", assure-t-elle.
"Moi, je préfère les personnes LGBT. Mais je ne pense pas que c'est ce que ACB voulait dire", écrit l'activiste et avocat ouvertement trans Chase Strangio.
I do prefer LGBT people. But I don’t think that’s what ACB meant.
— Chase Strangio (@chasestrangio) October 13, 2020
George Takei, l'acteur ouvertement gay de la série Star Trek, a quant à lui cru bon de rappeler à ACB que l'orientation amoureuse des personnes LGBT+ n'est pas une "préférence" sexuelle. "Une préférence, c'est quelque chose que l'on choisit. Je vous donne un exemple: "Je préfère une juge non-radicale, non-fondamentaliste à la Cour suprême. Suis-je clair ?".
It’s not a sexual “preference,” Judge Barrett. A preference is something you choose. I’ll give you and example: “I have a preference for non-radical, non-fundamentalist justices on the Supreme Court.” Are we clear?
— George Takei (@GeorgeTakei) October 13, 2020
Remise en place
Lors de l'audition, c'est une sénatrice de Hawaï, Mazie Hirono, qui a remis en place la candidate à la Cour suprême américaine : "Le terme 'préférence sexuelle' est daté et offensant ! Il est utilisé par les activistes anti-LGBTQ pour suggérer que l’orientation sexuelle est un choix. Ce n'est pas un choix. L’orientation sexuelle fait partie de l’identité d’une personne", a asséné sèchement la démocrate.
Sen. Mazie Hirono scolds ACB for using the term "sexual preference" when answering a question about Obergefell this morning, saying that the term is "offensive and outdated." pic.twitter.com/HcFpRQbD9X
— Daily Caller (@DailyCaller) October 13, 2020
La juge marque un temps d'arrête avant de s'excuser : "Mon intention n’était pas d’utiliser un terme blessant envers la communauté LBGTQ. Si je l’ai fait, je m’en excuse".
WATCH: Judge Amy Coney Barrett apologizes for her earlier comments referring to sexual “preference” instead of orientation: “I certainly didn’t mean and would never mean to use a term that would cause any offense in the LGBTQ community.” https://t.co/0Miu8W9p7y pic.twitter.com/60GEwPTGlH
— NBC News (@NBCNews) October 13, 2020
Une confirmation attendue
Les conservateurs américains se réjouissent à l'avance de voir ACB siéger à la Cour suprême. Fervente catholique, mère de 7 enfants, elle a tout pour leur plaire. Donald Trump l'a désignée le 26 septembre pour remplacer l'héroïne progressiste Ruth Bader Ginsburg, décédée une semaine auparavant.
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Si la magistrate est confirmée, le temple du droit des États-Unis comptera 6 juges conservateurs sur 9, c'est-à-dire une solide majorité. L'audition doit se poursuivre jeudi. Sauf coup de théâtre, les républicains semblent avoir les voix pour la confirmer fin octobre. Une mauvaise nouvelle pour les femmes et les minorités américaines.