politiqueLe maire de La Grand-Combe dans le Gard porte plainte après une insulte homophobe

Par Nicolas Scheffer le 30/12/2020
homophobe

Après avoir été victime d'un commentaire homophobe sur Facebook, le maire de La Grand-Combe a porté plainte. "Les mots blessent, mais ils peuvent aussi tuer", dit-il.

"Depuis 1995, je suis blindé, mais je tenais à marquer le coup". Patrick Malavieille, le maire de la petite commune de La Grand-Combe dans le Gard a déposé plainte, mardi 29 décembre. L'édile a été victime d'un commentaire homophobe sur le réseau social Facebook.

En commentaire d'un post de l'un de ses opposants politique, une certaine Emilie Durant écrit que le maire est un "pédé qui suce des queues de toutes races (sic) plusieurs fois par jour". "Quand je lis ça, je ne veux pas y accorder de l'importance, mais j'étais quand même abasourdi. Ça m'a miné le moral", explique à TÊTU Patrick Malavieille.

Maire depuis 1995

Le maire communiste est à la tête de cette commune de 5.000 habitants depuis 1995. "Sans en faire un argument, les habitants savent que je suis homo. Une fois, il y a très longtemps, j'ai reçu une remarque, mais globalement, il n'y a pas de problème avec ça", poursuit Patrick Malavieille. À 58 ans, il ne se dit pas particulièrement militant LGBT+. L'élu, également vice-président du conseil départemental, a tout de même défilé lors du mariage pour tous et participe chaque année à la Fierté de Montpellier.

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"Si je porte plainte, c'est parce que ces propos ne doivent pas être tenus. Je le fais pour toutes ces personnes qui ne peuvent pas porter plainte, notamment des jeunes qui sont dans le placard. Les mots blessent, mais ils peuvent aussi tuer", dit-il à TÊTU.

Pas de réseau pour modérer

Il regrette que son opposant n'ait pas modéré rapidement le contenu et a également déposé plainte contre lui. Ludovic Bouix, a indiqué à Midi Libre qu'il "dénonce tout propos raciste et homophobe" et explique avoir mis du temps à supprimer le commentaire diffamant car il était en vacances à la campagne et que "le réseau passe très mal". À France bleu, il dit ne pas connaître cette Emilie Durand, qui correspond peut-être à un pseudonyme.

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"En politique ou ailleurs, ces propos sont intolérables et ne doivent pas pouvoir être tenus", indique le maire. Lorsqu'il a publié sur les réseaux sociaux son agacement, Patrick Malavieille a reçu une vague de soutien bienvenue, notamment de la part de tous les partis politiques.

 

Crédit photo : Capture d'écran Midi Libre