Dans une province de l'Indonésie qui pratique la charia, deux hommes ont été condamnés à recevoir 80 coups de canne. Ils sont accusé d'avoir eu une relation sexuelle.
En Indonésie, deux hommes ont reçu chacun près de 80 coups de canne en rotin. Leur crime ? Avoir eu des relations homosexuelles. Le couple d'hommes a été flagellé ce jeudi 28 janvier à Aceh, la seule province d'Indonésie à appliquer la loi islamique.
Les deux hommes ont supplié leurs tortionnaires de marquer une pause, torturés par la douleur. Leur condamnation inhumaine a été interrompue brièvement le temps que les deux hommes d'une vingtaine d'années puissent boire de l'eau. La mère de l'une des deux victimes s'est évanouie.
"Même les visiteurs doivent respecter les normes locales"
"L'application de la loi islamique est finale, peu importe ceux dont il s'agit, et même les visiteurs doivent respecter les normes locales", s'est justifié auprès de l'AFP Heru Triwijanarkon un officier en charge du "maintien de l'ordre". Les deux hommes ont été arrêtés à la suite d'une dénonciation de le part de leur propriétaire.
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Les relations sexuelles entre personnes du même sexe ne sont pas illégales dans le reste de l'Indonésie. À Aceh, la seule province du pays qui applique la charia, la flagellation est une punition plutôt courante : elle répond à des "délits" comme les jeux à la consommation d'alcool à l'adultère. Ce jeudi, quatre autres personnes ont également été flagellées pour avoir bu de l'alcool ou fréquenté des personnes du sexe opposé en dehors de leur famille.
Les ONG dénoncent des atteintes aux droits humains
Les associations de défense des droits de l'hommes accusent régulièrement l'Indonésie pour ces pratiques barbares. Une partie de la population de cette province semi-autonome soutient la flagellation. "Les droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association ont cette année encore fait l’objet de restrictions arbitraires. Des dispositions sur le blasphème ont été utilisées pour emprisonner des personnes exerçant pacifiquement leur droit à la liberté de religion et de conviction", regrette Amnesty International.
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L'association regrette qu'au moins 30 prisonniers d’opinion sont toujours en détention pour avoir exercé pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression ou de conviction. La peine de mort est également inscrite dans la législation.
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