En Une de son édition de ce mercredi, le journal France-Antilles écrit "l'homosexuel préférait les petits garçons". Ce titre a choqué les militants LGBT+ par son amalgame déplorable entre homosexualité et pédophilie.
La Une est barrée d'un titre pour le moins douteux. Ce mercredi 3 janvier, le quotidien France-Antilles titre : "L'homosexuel préférait les petits garçons". Un homme a été condamné par le tribunal correctionnel à trois ans et demi de prison ferme pour des actes pédophiles. Les personnes LGBT+ ne comprennent pas pourquoi le journal fait mention de son orientation sexuelle.
À la Une de votre quotidien de ce mercredi 3 février 2021. Retrouvez également l’actualité de l’archipel sur notre site internet https://t.co/kOB3jb7I32
Bonne lecturehttps://t.co/j40Byhokmu pic.twitter.com/WKhJSkWC1k— France Antilles Gpe (@FAGuadeloupe) February 3, 2021
Deux poids deux mesures
Sur la version web, l'article pousse un peu plus loin l'amalgame. Le média titre simplement "Il dit préférer les garçons". "Pour qu'on comprenne bien France-Antilles, lorsque vous faites un article sur un pédophile hétérosexuel, vous ne mentionnez pas son orientation sexuelle mais s'il est homosexuel vous en faites la Une en mentionnant son orientation sexuelle ?", demande sur Twitter l'Association des familles homoparentales.
À LIRE AUSSI : Guadeloupe : ouverture d’une ligne d’écoute pour les LGBT le 1er novembre
À l'appui, une capture d'écran de la Une fautive et d'un précédent article traitant d'une agression sexuelle sur mineure d'un homme. Dans le second cas, l'orientation sexuelle de l'agresseur n'est pas mentionnée. "Encore une fois, cette Une revient à considérer que les homos ont une sexualité déviante. On rabaisse ces personnes en considérant que l'homosexualité n'est pas acceptable d'autant que la justice est entrée en voie de condamnation. L'amalgame pédophilie-homosexualité est récurrent et n'est pas pour autant tolérable : c'est une discrimination", réagit auprès de TÊTU Lucile Jomat, vice-présidente de SOS homophobie.
Un kit à l'usage des journalistes
SOS homophobie conseille au journal de faire appel aux associations ressources. "Si faire l'amalgame entre une orientation sexuelle et un crime ne vous choque pas, France-Antilles, on vous conseille d'aller consulter le kit de l'AJ LGBT à destination des journalistes", écrit SOS homophobie.
Si faire l'amalgame entre une orientation sexuelle et un crime ne vous choque pas, @FAGuadeloupe, on vous conseille d'aller consulter le kit de l'@ajlgbt à destination des journalistes 👇 https://t.co/qV60Z2v8IX#LGBTIphobie https://t.co/JSM8bHIlXu
— SOS homophobie (@SOShomophobie) February 3, 2021
À LIRE AUSSI : Nous avons suivi Aides sur une plage de cruising en Guadeloupe
Dans ce kit, on peut notamment lire ce rappel salutaire que "l'homosexualité n'est pas la pédophilie". "Un flou nauséabond est encore entretenu de nos jours, soit par ignorance, soit par gayphobie, souvent pour fragiliser les revendications des associations LGBT+. Il faut bien faire attention à ne pas mélanger les deux dans le traitement des sujets", écrit l'association de journalistes LGBT+.
En raison du décalage horaire, les associations LGBT+ caribéennes n'étaient pas joignables ce mercredi 3 février au matin.
Crédit photo : Pixabay