Stéphane aurait été victime d'une agression, dans le village de Sainte-Néomaye, dans les Deux-Sèvres. Il témoigne d'un climat hostile où ses voisins "font tout pour qu'(il) s'en aille" en raison de son homosexualité.
Stéphane Gabet cultive un jardin, élève des poules, aménage son terrain avec des objet de récupération. Malgré cela, cet habitant de Sainte-Néomaye (Deux-Sèvres) ne se sent pas à l'aise. "Je dérange certains ici, je ne rentre pas dans les cases", raconte le quadragénaire. Jusqu'à ce jour, où après une dispute avec une voisine homophobe, un homme l'a passé à tabac, lui a envoyé des menaces de mort.
"Je suis démoralisé, fatigué..."
Depuis ce soir de fin janvier, une plainte a été déposée, raconte-t-il dans Ouest-France. Une voisine passe devant chez lui, des insultes fusent. "J'étais en colère. Je lui ai crié qu'elle était homophobe, elle a appelé son mari qui a ensuite déboulé chez moi", raconte l'homme. "Il est passé par dessus le portail et m'a tabassé dans la véranda, puis sur le chemin, en proférant des menaces de mort. Tout cela sous les yeux de sa femme qui a essayé de le stopper", souffle-t-il.
La victime de l'agression fait état d'un hématome au visage, sans interruption temporaire de travail. "C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Je suis démoralisé, fatigué...", dit-il. Ce n'est pas la première fois que dans son village de 1.400 habitants, il est victime d'un climat plus qu'hostile. "Je suis arrivé à Saint-Néomaye en catastrophe, après avoir perdu mon travail", témoigne l'homme qui a hérité d'un terrain dans la commune il y a quatre ans.
"Ils font tout pour que je m'en aille"
Il fait état d'une "ambiance dénigrante". "On me juge sur tous les front, et on a même l'audace de mettre le nez dans ma vie intime", déplore-t-il. En mai 2019, alors qu'il faisait un jogging dans le coin, "un homme m’a alpagué en me disant que je ne portais pas une tenue adéquate pour faire du footing. Il m’a pisté jusque chez moi, et il est revenu une seconde fois pour m’intimider. Je pense que c’était de l’homophobie. L’homosexualité n’est pas forcément la bienvenue, surtout à la campagne. J’ai laissé passer… C’était une agression verbale. Je n’ai pas porté plainte", souffle-t-il dans le journal local.
À cause de cet environnement hostile et après son agression, le quadragénaire s'est rapproché de Aides et France Victimes. Selon lui, les habitants de son village "font tout pour que je m'en aille. Mais il n'est pas question que je parte d'ici, dans la mesure où je suis chez moi. Je tiens à cet endroit, sentimentalement parlant. Ce serait trop facile de partir."
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