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Clara LucianiNouvel album "Coeur" : pourquoi Clara Luciani a tout pour devenir une icône gay

Par Antoine Patinet le 10/06/2021
Clara Luciani

Clara Luciani dévoile ce vendredi son deuxième disque, Coeur. Un album disco dansant et addictif, qui prouve que l'énigmatique brune a tout le potentiel pour être la reine de nos dancefloors… mais aussi de nos cœurs.

Sous les pavés, le dancefloor. Après avoir explosé avec "La Grenade", Clara Luciani est de retour ce vendredi 11 juin avec Coeur, un album plus disco que jamais. Onze titres sur lesquels l'autrice-compositrice-interprète démontre une nouvelle fois qu'elle n'est pas qu'une chanteuse à frange, mais une songwriteuse talentueuse dans la lignée des plus grands noms de la variété. Et surtout, une mélodiste hors pair, qui a intégré 50 ans de chanson française, de pop et de disco, et fait mouche à chaque refrain.

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Dire que Clara Luciani va vous faire danser tout l'été est probablement un euphémisme. "Le Reste", son premier single, a déjà tourné en boucle dans nos écouteurs, nos soirées clandestines et a été chantée à tue-tête dans de nombreux pommeaux de douche.

Le reste de Coeur plein de tubes

Et désolé pour ceux qui aimeraient voir Clara Luciani chuter du haut de ses bottes Gucci : cela n'arrivera pas. "Le Reste" est loin, très loin, d'être le seul tube du disque. De "Coeur", le titre éponyme, à "Respire encore" – notre chanson de déconfinement préférée – en passant par "Le Chanteur", "Bandit" ou "Tout le monde", l'Aixoise confirme qu'elle est venue pour rester. Et peut-être même devenir une icône gay. La preuve par 5.

Parce qu'elle aussi, elle était dans le "Glee Club"

Comme nombre de nos chanteuses favorites, de Barbra Streisand à Lady Gaga, Clara Luciani considère qu'elle a longtemps été la meuf cheloue du bahut. Dans un entretien à TÊTU, à paraître dans le numéro 227 du magazine disponible le 16 juin 2021, elle raconte son adolescence difficile. "J'étais trop grande, j'étais habillée en vintage, on se moquait de moi, je n'avais pas d'amis."

Alors elle lit, beaucoup, attendant patiemment de pouvoir vivre son rêve, et d'être acceptée comme elle est. Une trajectoire très Glee Club qui lui accorde directement 20 points de queer love. Et dix de plus encore car elle est davantage Tina Cohen-Chang que Rachel Berry, et que même si on admire la confiance écrasante de Rachel, on a toujours aimé la sensibilité et la gentillesse de Tina. De cela, elle tire "Je sais pas plaire", l'une des seules ballades du disque, dont la plume poétique et sincère rappelle celle de feu Anne Sylvestre. "J’sais pas plaire / C’est tout un savoir-faire / Faut aimer s’enrober de mystère", chante Luciani, dont le manque de confiance étonne. 

Parce que Jacques Demy a changé sa vie

C'est après avoir vu Les Demoiselles de Rochefort, enfant, que Clara Luciani a décidé de faire de la musique son métier. Elle l'admet, l'univers de Jacques Demy a façonné sa musique et son image rétro, mais surtout son attrait pour le tragique habillé de couleurs pastels.

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Qu'elle parle, dans le titre éponyme de l'album, des violences conjugales, de l'érotomanie d'une fan persuadée que son idole est amoureuse d'elle dans "Le Chanteur", ou de l'amour qui n'est jamais éternel dans "Amour Toujours", cet équilibre maîtrisé de "pleurer-danser" est souvent l'ingrédient majeur de nos tubes préférés du Tango : "Tu m'oublieras" de Larusso (oui, oui), "Désenchantée" de Mylène Farmer, "Firework" de Katy Perry, "We Found Love" de Rihanna… On ne va pas mettre toute la playlist. Clara Luciani s'ajoute 20 points pour réussir à nous faire danser tout en ayant (un peu) envie de s'ouvrir les veines.

Parce qu'elle adore Dalida

Si la teinte mélanco-disco de "Coeur" rappelle souvent Abba, on pense aussi à Dalida, grande prêtresse du disco français. "Si je pouvais lui arriver ne serait-ce qu'à la cheville", confie-t-elle dans le TÊTU de juin, les yeux brillant d'admiration. On entend d'ailleurs dans "Au Revoir", le dernier titre du disque, un hommage à "Mourir sur scène" dans lequel Clara Luciani – pas diva pour un sou – assume de vivre pour l'amour du public.

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Elle y confie la peur panique d'être séparée de son auditoire : "Dis-le que tu ne m’oublieras pas, dis-le-moi / Quand j’aurai chanté mes chansons jusqu’au bout de ma voix / Au revoir, je referai l’Olympia, au zénith les yeux fermés, toute l’éternité." Un potentiel drama queen qui lui vaut directement 30 points de queer love.

Parce que "Respire Encore" pourrait être un tube de Mylène Farmer

Argument massue pour tout·e gay ou lesbienne qui se respecte : oui, il y a sur "Coeur" une chanson qui rappelle un tube de Mylène Farmer. Probablement parce que sa voix s'échappe vers des hauteurs insoupçonnées, que les aficionados de la première heure avaient déjà pu entendre sur "Comme toi", dans le premier EP de la chanteuse.

Dans "Respire encore", Clara Luciani raconte la première sortie d'une jeune fille dans un club après un long moment. Ça vous rappelle quelque chose ? Evidemment, on fait tout de suite le lien avec la réouverture port-confinement. "Elle veut pas s'asseoir, elle veut s'oublier, elle veut qu'on la drague, qu'on la regarde et qu'on la fasse tourner", met comme personne des mots sur l'ambiance générale après un an à faire des allers-retours entre sa cuisine et son lit.

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"Il faudra réapprendre à boire, il faudra respirer encore", martèle-t-elle sur un refrain addictif, à consommer sans aucune modération. Un titre qui a lui seul vaut au moins 1.658 points de queer love.

Parce que l'amour, c'est compliqué

Comme toutes nos chanteuses préférées, Clara Luciani raconte l'amour. Un amour qui n'a rien du happy end des contes de fées. "Qui de nous va dévorer l'autre le premier, car pour ne faire plus qu'un, il faudra laisser, un peu de soi quelque part…", chante-t-elle. Tout de suite, on fait défiler dans nos têtes la liste de tous nos ex : ceux qu'on a tej parce qu'on se sentait privé de liberté, ceux qui nous ont tej parce qu'ils se sentaient privés de liberté, et ceux qui n'ont même jamais rappelé. Plus dix points pour la justesse de l'analyse du couple en 2021.

Total

Avec 1.748 points, Clara Luciani s'impose comme la prétendante française la plus sérieuse au titre de "gay icon". Toutefois, contrairement à Dalida, elle se fait peut-être plus discrète sur ses engagements politiques. Mais à l'époque où s'engager est devenu pour les artistes un axe de storytelling, un peu de légèreté ne fait pas de mal.

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Crédit photo : Romance Musique