Quelque 5.000 personnes se sont rassemblées lundi dans la capitale de la Hongrie pour manifester contre un projet de loi visant à interdire la représentation de l'homosexualité et de la transidentité dans les lieux publics. La Parlement doit l'approuver ce 15 juin.
"Demain, lorsque les députés voteront, ils devront se souvenir qu'ils jouent avec la vie des gens dans le cadre de leurs cruelles campagnes politiques". À la veille du vote prévu en Hongrie, ce mardi 15 juin, d'un projet de loi interdisant la "représentation" de l'homosexualité et de la transidentité dans l'espace public, l'ONG Amnesty International a appelé lundi à manifester dans la capitale. Environ 5.000 personnes, rapporte franceinfo citant l'AFP, se sont réunies à Budapest pour clamer leur opposition à ce qui ressemble, furieusement, à un copié-collé de la loi anti-gay déjà introduite en Russie par Vladimir Poutine.
Les militants des droits humains accusent la Hongrie dirigée par Viktor Orban de s'avancer de plus en plus vers un modèle dictatorial anti-LGBTQI+. En décembre dernier déjà, le pays avait rendu impossible l'adoption pour les couples de même sexe. De même, le changement de sexe à l'état civil est désormais interdit.
NOW: massive demonstration against Orbán’s new #LGBTQI-phobic laws in #Hungary #LoveisLove #LoveisaHumanRight pic.twitter.com/BD8u5bm8yJ
— Vig Dávid (@divaDgiV) June 14, 2021
Poutine, Orban, mêmes combats
L'objectif affiché par le gouvernement avec son nouveau projet de loi est de lutter contre "la pédophilie". Un amalgame avec l'homosexualité typique de l'argumentation anti-gay développée depuis quelque temps dans plusieurs pays de l'Est du continent dont la Russie. Or, la Hongrie est membre de l'Union européenne depuis 2004 et à ce titre, se trouve comptable de la charte des droits fondamentaux qui interdit toute discrimination basée sur l'orientation sexuelle.
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Pourtant, le pays n'a pas toujours tenu ces positions. C'était même l'un des plus progressistes de la région. Dès 1960, l'homosexualité y avait été dépénalisée et les couples de même sexe ont pu s'y unir à partir de 1996 (la France n'a franchi ce pas qu'en 2013). La marche arrière a été enclenchée avec le retour au pouvoir de Viktor Orban, Premier ministre d'extrême droite, en 2010 (il avait déjà occupé le poste de 1998 à 2002). Avec son parti le Fidesz, il n'a cessé depuis lors de s'attaquer à la liberté de la presse, à l'indépendance de la justice, aux droits LGBTQI+... Assumant son projet de devenir une "démocratie illibérale", en plein coeur de l'Europe.
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Crédit photo : Vig Dávid (Amnesty International Hongrie) via Twitter