En raison des restrictions de voyage en vigueur à Hong Kong et des perspectives incertaines pour 2022 liées à la crise du Covid-19, l'organisation de l'événement sportif a décider de les reporter d'un an.
Les Jeux olympiques et paralympiques étaient particulièrement queers cette année à Tokyo. Mais peut-on faire plus queer que les Gay Games ? Il va néanmoins falloir patienter plus longtemps que prévu puisque l'événement, qui devait se tenir à Hong Kong du 11 au 19 novembre 2022, se voit reporté d'une année, apprend-on par Reuters. Les organisateurs l'ont annoncé ce mercredi 15 septembre, invoquant les restrictions de voyage en vigueur liées au Covid-19. Aujourd'hui, ce territoire situé au sud-est de la Chine impose aux voyageurs étrangers une quarantaine d'une à trois semaines dans un hôtel.
Or, même à l'horizon 2022, le coprésident des Gay Games Hong Kong, Dennis Philipse, considère que "la progression imprévisible des variants du Covid et les restrictions de voyage correspondantes continuent de rendre difficile aux participants du monde entier de faire des plans pour se rendre à Hong Kong". Un report qui ne manquera pas de décevoir les 12.000 athlètes LGBTQI+ et allié.es qui se préparaient à promouvoir des valeurs d'inclusion et d'égalité dans cette première édition à se tenir en Asie. Dommage : les militants LGBTQI+ de la région soulignent que le continent est justement en retard en thermes d'égalité des droits. À Singapour par exemple, les relations sexuelles entre hommes sont encore considérées comme illégales. Et Taïwan est le seul État asiatique à reconnaître le mariage entre personnes de même sexe.
L'ombre de Pékin sur les Gay Games
Avant même l'annonce de leur report, ces Gay Games avaient déjà paru placés sous de mauvais auspices, à cause de la posture autoritaire de la Chine qui a repris depuis 2019 d'une main sévère le pouvoir sur Hong Kong, laquelle bénéficiait depuis sa rétrocession à Pékin en 1997 d'un statut de région administrative spéciale. L'AFP avait notamment révélé le mois dernier que Taïwan, en conflit larvé avec la Chine continentale, n'enverrait pas de délégation aux Jeux par crainte que ses athlètes n'y soient arrêtés du fait de la nouvelle loi sur la sécurité nationale de Hong Kong imposée par Pékin.
Lors du mouvement de manifestations pro-démocratie qui a agité Hong Kong pendant plusieurs mois, beaucoup d'activistes LGBTQI+ avaient d'ailleurs été emprisonnés. Des politiciens pro-Pékin s'étaient en outre exprimés sur les Gay Games en les présentant comme une menace pour la sécurité nationale, assortissant leurs discours de propos homophobes, et les organisateurs s'étaient plaints d'avoir du mal à réserver des sites. "Les récentes tentatives de quelques législateurs de politiser les jeux ont détourné les médias de la véritable mission des jeux, un événement ouvert à tous, axé sur l'unité dans la diversité", avait déploré Dennis Philipse. Toutefois, certains représentants plaidaient tout de même en faveur des Gay Games afin de préserver l'image de la ville en tant que territoire cosmopolite et ouvert au progrès.
LIRE AUSSI >> Les hommes « efféminés » et « autres esthétiques anormales » interdits à la TV chinoise
Crédit photo : Koji Kawano via Wikimedia Commons