Le gouvernement de Xi Jinping a encore renforcé cette semaine son contrôle sur l'industrie chinoise du divertissement. Inquiet de la virilité des jeunes Chinois qu'il juge en berne, il a interdit qu'on leur montre des pop stars au look trop "gay".
Xi Jinping en mode masc 4 masc. L'information nous est rapportée par l'agence de presse américaine AP (Associated Press) : dans un nouveau tour de vis à destination de la télévision et de l'internet chinois, le gouvernement de Pékin a interdit ce mercredi 1er septembre aux chaînes de télévision de montrer des hommes efféminés.
Cette nouvelle règle s'inscrit, expliquent nos confrères, dans une campagne visant à resserrer le contrôle du Parti communiste sur les affaires, l'éducation, la culture et la religion, en faisant mieux respecter "la moralité officielle". Avec cet art consommé de la formule dont les dictatures communistes ont le secret, le président Xi Jinping a appelé cela un "rajeunissement national". Tout un programme.
"…et autres esthétiques anormales"
Dans ce coup de neuf vieux comme l'homophobie, le régulateur de la télévision a donc annoncé que les chaînes de télévision doivent "résolument mettre un terme [dans leurs programmes] aux hommes efféminés et autres esthétiques anormales". Le terme utilisé précisément, indique le média américain, était "niang pao", une expression argotique insultante que les Américains traduisent par "girlie guns" et Google Trad par "tellement gay". Bref, vous avez compris : les tapettes, les tafiolles, les tatas, hors des écrans chinois !
L'offensive viriliste et rétrograde tire sa source, nous apprend enfin la dépêche d'AP, dans la crainte pékinoise que les pop stars aient la peau en Chine des hommes, les vrais. Il paraîtrait en effet que sous l'influence de leurs collègues sud-coréens et japonais, les pop stars chinoises aient adopté un look "n'encourageant pas les jeunes hommes chinois à être suffisamment masculins".
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D'ailleurs, pour décourager l'attention jugée "malsaine" accordée par sa jeunesse aux célébrités, Pékin a en outre décidé que les mineurs ont désormais interdiction de jouer aux jeux en ligne les jours d'école, ni plus de trois heures en tout dans la semaine. Si avec ça, les jeunes Chinois de 2030 ne sont pas de vrais King Kong, il ne faudra pas le reprocher à Xi Jinping, qui aura fait ce qu'il a pu.
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