Sur le plateau de Touche pas à mon poste (TPMP) sur C8, Matthieu Delormeau s'est emporté contre ceux qui relativisent l'agression homophobe de Montgeron.
À six mois de l'élection présidentielle, l'agression à caractère homophobe survenue à Montgeron (Essonne), survenue le 30 septembre dernier mais dont les images choquantes ont été diffusées ce dimanche 10 octobre, met un coup de projecteur sur la violence que subissent les personnes LGBTQI+ en France. "C'est aussi grave que le racisme", s'est emporté Matthieu Delormeau, chroniqueur de Touche pas à mon poste, l'émission de Cyril Hanouna sur C8, ce mardi 12 octobre.
Sur le plateau de TPMP, le débat sur l'affaire de Montgeron a été vif, pour ne pas dire impossible. D'un côté, comme à son habitude, la droite de la droite se souvient des personnes LGBTQI+ quand elle peut les opposer aux musulmans. Juliette, présentée "influenceuse patriote" et qui entend voter Éric Zemmour, cite ainsi un sondage Ifop* selon lequel "63% des musulmans perçoivent l'homosexualité comme une maladie ou une perversion sexuelle". Et le candidat de Debout la France à l'élection présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan, d'asséner que "l'État a quitté les quartiers".
Homophobie, banlieue, racisme
En face, Aurélien Taché, député Les Nouveau démocrates (mouvement issu de la gauche de LREM) rappelle que "l'homophobie, ce n'est pas l'apanage des quartiers urbains" et que dans le département rural des Deux-Sèvres où il a grandi, il a aussi vu "des amis homosexuels se faire agresser". Une seconde enquête de l'Ifop** montre que 18% des personnes LGBT vivant dans un centre-ville disent avoir été agressées en 2019, contre 20% en "banlieue populaire", 14% en "banlieue aisée", 22% dans une "ville isolée" et 11% dans des communes rurales.
"Dans mon quartier, il y a des homosexuels qui vivent très bien leur vie. Le but, c'est de dénoncer la violence que l'on voit", embraye Nino, présenté comme le "grand frère" du quartier La Forêt à Montgeron, où s'est déroulée l'agression.
"C'est pas juste un fait aggravant, putain, c'est aussi grave que le racisme !"
L'estocade vient de Matthieu Delormeau, qui regrette que dans ce débat, "on banalise tout ça, c'est fou !". "Hier, j'entends madame la maire [de Montgeron] dire 'c'est une agression comme il peut y en avoir d'autres'. J'entends monsieur [Nino] dire 'ça va, entre nous, on se traite de pédé, chez nous, ça ne veut rien dire'"… Et le chroniqueur gay de l'émission de s'emporter : "C'est pas juste un fait aggravant, putain, c'est aussi grave que le racisme !".
[Rappel des faits] À Montgeron, un jeune homme de 17 ans a été lynché par une dizaine de jeunes. Selon Nino, ces agresseurs ont une quatorzaine d'années. L'association Stop homophobie a déposé une plainte pour "violence en réunion et à raison de l’orientation sexuelle réelle ou supposée de la victime". Une enquête a été ouverte ce lundi 11 octobre, après la diffusion d'une vidéo de l'agression sur les réseaux sociaux. Lors de son audition par les forces de l'ordre, le jeune homme a dénoncé avoir été "gratuitement frappé par une meute d'individus lui criant 'pédé'", "en raison de son apparence", a indiqué à l'AFP le parquet d'Evry.
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*échantillon de 3.013 personnes représentatif de la population française de plus de 18 ans.
**échantillon de 1.229 personnes LGBT, dont 432 homos, 640 personnes ouvertement bies, 120 personnes bies non assumées et 37 personnes transgenres. Les deux études ont été réalisées par l'Ifop pour la fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais avec le partenariat de la Dilcrah.
Crédit photo : Capture d'écran TPMP