Alors que l'État du Botswana avait fait appel d'une décision de la Haute Cour dépénalisant l'homosexualité dans ce pays d'Afrique australe, la justice l'a confirmée.
"La Haute Cour a eu raison d'annuler ces articles du code pénal au motif qu'ils violent les droits fondamentaux à la vie privée." La Cour d'appel du Botswana, en Afrique australe, a confirmé ce lundi 29 novembre une décision de la Haute Cour qui avait radié en 2019 deux articles du code pénal interdisant les relations homosexuelles, nous apprend l'agence Reuters.
Avant cette décision de la Haute Cour, le code pénal botswanais, élaboré sous la domination britannique (l'indépendance du Botswana date de 1966), proscrivait les "pratiques indécentes entre personnes" en public ou en privé, punissables de jusqu'à deux ans de prison, ainsi que "les relations charnelles de toute personne contre nature", passibles de jusqu'à sept ans de prison.
La Constitution du Botswana invoquée
Mais l'État avait fait appel de cette abrogation, arguant que dans ce pays où la religion chrétienne est omniprésente, "rien ne prouvait que l'attitude des gens envers l'homosexualité avait changé", explique l'agence de presse anglo-saxonne.
Finalement, la Cour d'appel a donné raison à la Haute Cour face à l'État, dans une décision unanime des cinq juges. "Ces sections [du code pénal] sont dépassées et ne servent qu'à inciter les agents des forces de l'ordre à devenir des observateurs et des intrus dans l'espace privé des citoyens", a déclaré son président, Ian Kirby, ajoutant que la criminalisation des activités homosexuelles consensuelles violait les droits constitutionnels des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres non seulement à la vie privée mais aussi à la dignité, à la liberté et à l'égalité.
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