Après avoir piégé un homme gay sur une appli de rencontre, les deux condamnés l'avaient violemment agressé à son domicile avant de lui voler son ordinateur.
C'est la peine requise qui a été prononcée. En comparution immédiate au Palais de justice de Paris, deux jeunes hommes âgés de 23 et 21 ans ont été condamnés ce vendredi 3 juin à quatre ans de prison ferme pour vol avec avec violence en réunion avec arme. Ils s'en étaient pris à leur victime, un homme gay âgé de 40 ans, à son domicile alors qu'il s'attendait à recevoir un homme rencontré sur l'appli Badoo. "Traumatisé", selon les mots de son avocate auprès de têtu·, l'homme s'était vu prescrire une incapacité totale de travail (ITT) de 6 jours lors de l'expertise médico-légale suivant sa violente agression.
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Ce soir-là, celui du 5 avril dernier, la victime se rend sur le site où il est inscrit et y fait la rencontre d'un garçon avec qui il finit par convenir d'un rendez-vous à son domicile. Le métro ayant déjà fermé ses portes à cette heure tardive, il lui commande un Uber pour le trajet. Mais ce rendez-vous a priori banal va prendre une tournure épouvantable : quand il ouvre sa porte à son date, un deuxième homme débarque. Les complices entrent chez lui et lui assènent plusieurs coups de crosse au visage. Ils profitent alors de l'état de la victime, ensanglantée, pour lui dérober son ordinateur portable avant de prendre la fuite.
La caractère homophobe pas retenu mais pris en compte
Si le caractère homophobe de l'agression n'a pas été retenu par les magistrats, au vu des nombreuses autres circonstances aggravantes pesant déjà dans cette affaire, l'avocate de la victime, Me Nejma Labidi, souligne auprès de têtu· que le "caractère homophobe nettement marqué de l'agression a été pris en considération dans la peine". Et de marteler : "Je considère qu'on n'a pas choisi n'importe qui, n'importe où".
"C'est le ramadan, il faut faire du nettoyage."
Outre les conditions de la rencontre, l'enquête, "extrêmement bien menée" selon l'avocate, a notamment montré que l'un des agresseurs a demandé au chauffeur envoyé par la victime de ne pas préciser qu'ils étaient deux à monter dans le véhicule, avant de déclarer : "C'est le ramadan, il faut faire du nettoyage".
"Quatre ans d'emprisonnement, c'est une peine extrêmement sévère donc c'est un signal très fort qu'a envoyé la justice", se félicite la défense du plaignant, même si les condamnés peuvent encore faire appel. Une nécessité d'exemplarité de la justice alors que l'on assiste ces derniers temps à une recrudescence des guet-apens visant des hommes gays via des applications ou sites de rencontre, qui doit inciter à une vigilance accrue sur les réseaux sociaux. Règle numéro 1 : quand vous ne connaissez pas la personne que vous êtes censé rencontrer, donnez-lui d'abord rendez-vous dans un endroit public avant d'envisager quoi que ce soit d'autre.
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Crédit photo : Palais de justice de Paris, via Wikipédia
