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streaming"Uncoupled" sur Netflix : un "Sex and the City" gay peu convaincant

Par Florian Ques le 01/08/2022
"Uncoupled" sur Netflix : un "Sex and the City" gay assez charmant

Après Emily in Paris, le créateur américain Darren Star signe sa deuxième production pour la plateforme de streaming. Résultat, une série 100% gay où Neil Patrick Harris découvre le dating moderne après une rupture.

Plus de dix-huit ans après la fin de la série Sex and the City, son créateur Darren Star décide d'explorer à nouveau New York avec une série dans la même veine : Uncoupled. Ajoutée au catalogue de Netflix le 29 juillet dernier, cette nouvelle comédie fait passer Carrie Bradshaw et ses copines hyper-lookées à la trappe pour explorer le quotidien chamboulé de Michael Lawson, un agent immobilier réputé qui se fait larguer du jour au lendemain par son compagnon de longue date. Entouré de ses amis gays et de sa collègue hétéro, il s'apprête à découvrir le célibat en 2022.

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Welcome to (gay) New York

Au fil des huit épisodes qui composent cette fournée inaugurale, le héros d'Uncoupled nous entraîne ainsi dans ses multiples tribulations, de la tristesse post-séparation à sa première dick pic envoyée via Grindr dans l'espoir de remettre le pied à l'étrier. Pour cette nouvelle phase de sa vie à laquelle il ne s'était pas préparé, Michael est épaulé par ses deux meilleures amis homos qui s'entendent comme chien et chat : Stanley, un galeriste en mal d'affection, et Billy, un "monsieur météo" qui collectionne les twinks. Les échanges sont souvent drôles, sonnent parfois vrais, mais dans l'ensemble, la série peine à se hisser au-delà d'une caricature maladroite du vécu gay.

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Pourtant, Uncoupled a des idées qui ne sont pas toutes mauvaises. Par exemple, quand à la suite d'une rencontre fortuite avec un bel inconnu dans la vingtaine, Michael le suit chez lui où ils commencent à se chauffer. Alors que la température grimpe, il précise vouloir utiliser une capote, ce à quoi le plus jeune lui rétorque que ce n'est pas utile puisque la PrEP existe. S'ensuit un désaccord entre les deux, ou plutôt un dialogue de sourds qui souligne un décalage générationnel. Un aspect qui aurait même mérité d'être davantage creusé.

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Crédit photo : Netflix

C'est bien là le problème majeur de la série : son rythme. Elle veut incorporer beaucoup trop de choses en seulement huit volets d'environ trente minutes, et l'évolution de Michael paraît bâclée. La gestion du temps est trop imprécise dans Uncoupled pour que les décisions des personnages paraissent plausibles, et c'est dommage.

Neil Patrick Harris en dessous

En total contre-emploi en comparaison du rôle qui l'a rendu célèbre dans How I Met Your Mother, Neil Patrick Harris n'est ici pas totalement convaincant sous les traits de Michael, et l'acteur doit composer avec un scénario certes distrayant, mais plutôt superficiel. Heureusement, les personnages secondaires de la série apportent un vent de fraîcheur dans cette création poussive, à l'instar de Claire, une riche divorcée jouée par Marcia Gay Harden (The Morning Show), ou encore Suzanne, la collègue loyale et désopilante de Michael, justement interprétée par Tisha Campbell (Ma famille d'abord).

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Crédit photo : Netflix

Au bout du compte, on se dit qu'Uncoupled est surtout une occasion manquée. Avec un tel synopsis, la série aurait pu parler mieux de l'abandon, de la crainte de vieillir seul lorsqu'on est une personne LGBTQI+, de la peur d'avoir une sexualité nouvelle après la tragédie du sida… Elle survole finalement ces sujets pour proposer une comédie romantique pas si romantique que ça. Car si Younger et Emily in Paris – les deux récentes séries de Darren Star – cultivaient un certain optimisme au-delà du drame, Uncoupled laisse un arrière-goût amer, comme si être gay ne pouvait vraiment rimer avec épanouissement.

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Crédit photo : Netflix