Critiquée pour ne pas avoir été suffisamment fidèle à la série d'animation dont elle s'inspire, Fate: The Winx Saga corrige sa trajectoire avec une nouvelle salve d'épisodes pleine de réjouissances, notamment queers...
Adapter un dessin animé pour enfants en série live action destinée à une cible plus mature, c'est un sacré défi... que Fate: The Winx Saga n'avait pas tout à fait réussi dans sa saison 1. Pour une génération de fans ayant grandi au rythme du Winx Club et de ses mésaventures féériques, la production made in Netflix ne s'était pas révélée à la hauteur, brouillant l'univers originel pour créer une entité trop distincte et peu fidèle à l'esthétique lumineuse que beaucoup espéraient retrouver sur écran. Mais il faut croire que ces retours ont été entendus puisque la deuxième saison – disponible à partir de ce vendredi 16 septembre en streaming sur la plateforme – rectifie le tir en effectuant un retour aux sources nécessaire.
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Les fans du Winx Club mieux soignés
Rien ne va plus à Alféa. L'école de magie est devenue beaucoup plus austère sous la direction de Rosalind, dont la bande du Winx Club se méfie depuis son retour. Mais leurs soupçons vont devoir attendre puisque d'étranges disparitions d'étudiants ternissent le quotidien de l'établissement. Un mystère qui serait lié aux fameuses Blood Witches, ces humains qui ont recours aux sacrifices pour user de magie. Plus que jamais, Bloom et les autres devront être sur le qui-vive pour protéger les leurs, débusquer les traîtres parmi leurs rangs et, enfin, sauver leur monde. Tout simplement !
Bien que distrayante, la première saison de Fate: The Winx Saga traînait son lot de défauts. Mais après avoir visionné cette nouvelle cuvée, on réalise surtout qu'elle faisait office d'amuse-bouche, mettant en place des éléments fondateurs pour saisir les enjeux de la saison 2. Ainsi, la série se montre bien plus efficace dans sa narration, avec un rythme laissant peu de place aux temps morts et des révélations distillées à une cadence minutieuse. Et, malgré le grand nombre de personnages à creuser en un court laps de temps, tous bénéficient d'une belle évolution, avec un penchant pour Beatrix (Sadie Soverall) qui hérite sans doute de la trajectoire la plus émouvante et nuancée.
En définitive, ce come-back de Fate: The Winx Saga prend exemple dans sa construction sur les teen shows fantastiques emblématiques de ces dernières décennies comme Teen Wolf et The Vampire Diaries – pour qui son créateur, Brian Young, était d'ailleurs scénariste. La série se pare de plusieurs antagonistes, révélés au compte-gouttes, et accueille avec brio des personnages inédits à l'instar de Flora, que les fans du Winx Club à l'ancienne sauront apprécier. Mais, en prime, cette saison 2 se montre généreuse avec d'autres clins d'œil au dessin animé – qu'on taira pour préserver l'effet de surprise – et ce, que jusqu'à ses dernières minutes. Du fan service mesuré !
The Winx Saga devenue queer
Mais si l'on conseille chaudement cette nouvelle saison, c'est aussi parce qu'elle offre enfin une représentation LGBTQI+ digne de ce nom. D'une part, Fate: The Winx Saga gomme le queerbaiting déplorable de ses débuts pour clarifier l'état du triangle amoureux entre Beatrix, Riven (Freddie Thorp) et Dane (Theo Graham). L'issue s'en révèlera sans doute décevante pour les fans gays du programme, mais la série a le mérite de ne plus maintenir un flou paresseux autour des identités sexuelles des personnages concernés. C'est bien là le minimum qu'on pouvait espérer.
La vraie réjouissance est, en revanche, l'homosexualité d'un personnage-clé de Fate: The Winx Saga. En effet, l'une des fées de la chambrée Winx accepte au fil des épisodes son attirance pour la gent féminine et parvient même à en parler avec des mots justes et une sensibilité bienvenue. On retient d'ailleurs de cette deuxième saison une scène de coming out galvanisante qui montre que, même si on s'en passerait volontiers, cette étape peut s'avérer salvatrice pour beaucoup – si tant est, évidemment, que les conditions sont favorables. Plus queer et mieux construite, la série a su écouter les critiques et exploiter au mieux son potentiel. On exige une saison 3 fissa !
Crédit photo : Netflix
