Les Cubains ont approuvé par référendum un nouveau Code de la famille progressiste qui légalise le mariage des couples homosexuels, la gestation pour autrui et la filiation élargie.
Le "oui" a recueilli deux tiers des voix. Appelés à se prononcer ce dimanche 25 septembre par référendum sur un nouveau Code de la famille progressiste qui légalise le mariage des couples homosexuels, la gestation pour autrui (GPA) et la filiation élargie, la population de Cuba l'a approuvé à 66,87%, contre 33,13% des suffrages pour le "non".
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Le texte était largement soutenu par le gouvernement communiste et le vote en faveur du "oui" a fait l'objet d'une intense campagne officielle au cours des dernières semaines, dans la rue, à la télévision et sur les réseaux sociaux. Finalement, la participation s'est établie à 74%, selon les résultats quasi définitifs annoncés lundi par le Conseil électoral national (CEN), un taux en recul par rapport au précédent référendum de 2019 sur la nouvelle Constitution. Par ailleurs, la question a tout de même recueilli le plus haut pourcentage de vote négatif jamais atteint lors d'un référendum sur l'île.
Cuba de la persécution des homos à la GPA
Le nouveau code, qui a remplacé dès ce lundi le précédent datant de 1975, légalise donc le mariage des couples homosexuels et autorise l'adoption homoparentale. Il renforce les droits des enfants, des personnes âgées et des handicapés, et introduit la possibilité de reconnaître légalement plusieurs pères et mères, outre les parents biologiques. Il autorise enfin la GPA sans fins lucratives.
Un retournement de l'histoire de Cuba, dont le gouvernement a ostracisé les homosexuels dans les années 1960-1970 avant de faire amende honorable, et qui possède désormais le texte le plus progressiste d'Amérique latine. Reste que le pays de 11,2 millions d'habitants traverse une profonde crise économique et fait face à une émigration record. Il y a plus d'un an, en juillet 2021, des manifestations historiques aux cris de "Nous avons faim" et "Liberté" avaient secoué l'île. Pour le dissident Manuel Cuesta Morua, il ne faut pas "interpréter ce vote comme un soutien au régime". "De nombreux militants de la communauté LGBT veulent des changements profonds et ont vu, a-t-il analysé pour l'AFP, une occasion presque unique de faire avancer certains droits".
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Crédit photo : illustration, Yamil Lage/AFP