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cinémaOscars : après "Carol", Cate Blanchett remarquée en lesbienne réac dans "Tár"

Par Florian Ques le 26/01/2023
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En lice pour les Oscars 2023 avec pas moins de six nominations, le film Tár de Todd Field met en scène une Cate Blanchett au summum de son art dans un rôle de cheffe d'orchestre réac dans la tourmente.

À peine sorti dans les salles françaises, Tár, le nouveau film de Todd Field (Little Children), fait déjà beaucoup parler de lui. Sinueux et vertigineux, il devrait trôner parmi les chefs-d’œuvre de l'année, en partie grâce à la prestation de l'actrice australo-américaine Cate Blanchett, oscarisée en 2005 pour son rôle dans Aviator de Martin Scorsese, et en 2004 pour Blue Jasmine de Woody Allen.

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Deuxième rôle lesbien pour Cate Blanchett

Direction Berlin, où Lydia Tár, cheffe d'orchestre froide et réputée, s'apprête à diriger un concerto et à publier ses mémoires. Mais son monde se délite peu à peu lorsqu'une de ses anciennes apprenties met fin à ses jours après avoir porté de lourdes accusations à son encontre. Le début, pour cette anti-héroïne, d'une spirale infernale qui va la pousser dans ses retranchements, et bien au-delà.

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Crédit photo : Universal Pictures

Pour incarner ce personnage torturé, Todd Field a donc choisi Cate Blanchett, qui interprète ici son deuxième rôle lesbien – Lydia Tár est mariée à une femme – depuis l'immense Carol, de Todd Haynes, qui lui avait valu d'être nommée aux Oscars 2016 dans la catégorie meilleur actrice. À nouveau, la prestation de l'actrice a retenu l'attention des Oscars 2023, où elle nommée dans la même catégorie, tandis que Tár tentera de décrocher le prix du meilleur film.

Cate Blanchett a donc eu la lourde tâche d'incarner cette femme complexe qui, si elle donne l'illusion de tout maîtriser, fait tomber le masque lorsqu'elle se retrouve seule, dans son intimité, face à ses démons et ses regrets. L'une des premières scènes du film, où Lydia se retrouve à sermonner l'un de ses élèves (Zethphan Smith-Gneist) à propos de la bien-pensance et de la "cancel culture", est par ailleurs un grand moment de cinéma.

Tár, come-back réussi pour Todd Field

Si certains reprochent à Tár son approche conservatrice – le personnage de Lydia incarne avec brio ces anti-MeToo qui se plaisent à asséner qu'"on ne peut plus rien dire" – , le film semble davantage exister dans une zone grise, où empathie et pardon existent de façon distincte. Ce que Tár met en exergue, c'est surtout un fossé générationnel qui se creuse.

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Crédit photo : Universal Pictures

Une quinzaine d'années après son précédent long-métrage, Todd Field signe avec Tár un retour puissant à la réalisation ténue, millimétrée, sans débordements ou excentricité. Sa durée – 2h28 –, son atmosphère globalement anxiogène et son aspect fantasmagorique en font une expérience sensorielle qu'on ne saurait trop vous conseiller.

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Crédit photo : Universal Pictures