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cinémaCésars : les 6 films queers en lice pour la cérémonie 2023 sont…

Par Tessa Lanney le 25/01/2023
"Petite nature", le film

La liste des nominations à la cérémonie des Césars 2023 a été dévoilée. Bonne nouvelle, six films LGBTQI+ sont dans la course. Rendez-vous le 24 février pour le palmarès !

C'est la semaine des nominations dans le milieu du cinéma. Au lendemain des Oscars 2023, les Césars ont publié ce mercredi 25 janvier la liste des 53 courts et longs-métrages en lice pour la cérémonie du 24 février prochain. Six films ont en particulier retenu notre attention : Les Amandiers nommé dans sept catégories, Peter Von Kant dans deux, Close, Le Lycéen, Petite nature, ainsi que Retour à Reims. La 48ᵉ cérémonie des Césars, qui se déroulera à l'Olympia à Paris, sera présidée par l'acteur Tahar Rahim.

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Dans Les Amandiers, Valeria Bruni-Tedeschi raconte l'école des Amandiers de Nanterre, qu'elle a fréquentée dans les années 1980 et qui était alors dirigée par Patrice Chéreau, metteur en scène et réalisateur homosexuel, interprété dans le film par Louis Garrel. En novembre dernier, la sortie du film avait été entachée par une polémique, après que Le Parisien eut dévoilé le dépôt de plusieurs plaintes pour viol et violences physiques à l'encontre de Sofiane Bennacer, l'un de ses acteurs principaux, mis en examen en octobre. Si l'académie des Césars a pris la décision de l'évincer de la sélection des révélations, le film reste en lice pour les prix du meilleur acteur dans un second rôle (Micha Lescot), du meilleur espoir féminin (Nadia Tereszkiewicz), du meilleur scénario original, de la meilleure photo, des meilleurs costumes, des meilleurs décors, et enfin du meilleur film.

François Ozon et Lukas Dhont

Autre mise en abîme, cette fois dans l'industrie du cinéma, Peter Von Kant, de François Ozon, une adaptation revisitée des Larmes amères de Petra von Kant, de Fassbinder. Le personnage éponyme, un réalisateur autodestructeur, tombe sous le charme d'un jeune acteur débordant d'ambition qu'il va prendre sous son aile pour le mener jusqu'au sommet. Un film (très) gay qui été projeté en ouverture de la dernière Berlinale, le festival de cinéma de Berlin. Denis Ménochet, dans rôle principal, pourrait repartir avec le César du meilleur acteur sous le bras. Aucune raison pour Stefan Crepon d'être jaloux puisque pour son rôle de Karl, assistant de Peter Von Kant que se dernier maltraite sans scrupule.

Close, de Lukas Dhont, qui a fait la couverture du numéro d'automne de têtu·, est nommé pour le César du meilleur film étranger – il est également en compétition aux Oscars dans la même catégorie. Le réalisateur belge s'est penché sur la proximité de deux garçons, Léo et Rémi, 13 ans, dont l'amitié fusionnelle, que leurs camarades associent à un sentiment amoureux, va peu à peu se détériorer en raison de la pression qui s'exerce sur eux.

Le Lycéen et Petite nature

Vous avez peut-être eu la chance de découvrir Le Lycéen avant tout le monde lors de la première du festival Chéries-Chéris, en novembre à Paris. Dans son dernier film, Christophe Honoré met en scène Lucas, 17 ans, dont la mort du père dans un accident de voiture va bouleverser la vie. En proie à des sentiments tumultueux et à une soif d'aventures, il doit à la fois faire son deuil et trouver sa place dans une famille disloquée. Une performance bouleversante qui vaut à Paul Kircher, l'interprète de Lucas, sa nomination au César du meilleur espoir masculin.

Petite nature, le premier court-métrage de Samuel Theis, pourrait faire de la concurrence au Lycéen pour le prix du meilleur espoir masculin. Aliocha Reinert, 14 ans, y livre une performance plus que convaincante, prêtant ses traits à Johnny, 10 ans, qui habite un quartier difficile de l'est de la France, qui éprouve ses premiers désirs homosexuels.

Retour sur un best-seller

Si vous avez lu Retour à Reims, best-seller du sociologue Didier Eribon paru en 2009, vous ne serez pas passé à côté de Retour à Reims (Fragments), un documentaire de Jean-Gabriel Périot fait d'images d'archives et inspiré du livres, avec Adèle Haenel comme narratrice. Retour à Reims est à la fois un récit intime et politique ancré dans la réalité ouvrière des années 1950, et une réflexion sur la condition de transfuge de classe, fortement marquée par l'homosexualité de Didier Eribon. Le film visera le Prix du meilleur documentaire.

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Crédit photo : Ad Vitam