Un nouveau centre de 500 m2 a été inauguré ce mardi 16 mai dans le Marais, à Paris, pour accueillir sept associations LGBTQI+.
"La Bulle, c'est un espace chaleureux, un lieu d'accueil et de protection qui permet de se requinquer pour affronter le monde." La définition est d'Aude Le Moullec-Rieu, co-dirigeante de "La Bulle". À la veille du 17 mai, sept associations* ont inauguré mardi dans le quartier du Marais, à Paris, ce local qui accueillera la colocation de sept associations pour faciliter leur action et leur permettre de travailler en commun. "C'est un lieu ouvert aux personnes LGBTQI+ les plus en difficultés qui ne trouvent pas leur place, étant discriminées parfois même au sein de la communauté", complète celle qui est également présidente de l'Ardhis, association pour l'accès aux droits des personnes étrangères LGBTI.
À lire aussi : SOS homophobie rapporte une agression anti-LGBT tous les deux jours
"En étant réunies dans ce bâtiment, nos associations pourront échanger, et on va bénéficier d'une montée en compétences en prenant en charge les discriminations croisées", poursuit la présidente de l'Ardhis. Elle souligne par exemple le cas de demandeurs d'asile trans : "Nous avons l'expertise en matière d'accès aux droits, mais on pourra s'appuyer sur les associations comme OUTrans pour accompagner nos bénéficiaires sur ces questions spécifiques."
Les locaux de la rue Mahler
Les associations concernées se répartiront 520 m2 au 22 rue Mahler sur deux étages entièrement refaits à neuf, dans les anciens locaux de la bibliothèque de la ville. Initialement, cet espace avait été proposé aux Archives LGBTQI+, qui ont refusé le lieu et ont finalement trouvé place rue de l'Ourq, dans le 19e arrondissement). Le bâtiment a été également refusé par le centre LGBTQI+ de Paris, à la place de l'espace actuel jugé étroit et situé à quelques centaines de mètres.
À lire aussi : Centre d’Archives LGBT à Paris : une dernière ligne droite à un million d'euros ?
Dans un bâtiment moderne et lumineux cohabitent un espace convivial, des salles de coworking, de réunion ou des espaces de confidentialité. La chaîne XY media, dédiée aux sujets transféministes et actuellement basée à Montreuil, disposera d'un studio d'enregistrement. Anaïs Perrin-Prevelle, co-présidente d'OUTrans, compte utiliser ce lieu pour des formations ou pour faire vivre les groupes de parole. "Un rendez-vous qui rassemble de plus en plus de personnes, aujourd'hui entre trente et quarante qui sont à l'étroit au Centre LGBTQI+", souligne-t-elle, désignant la pièce principale entièrement modulable. "On peut imaginer des conférences, des projections, des cours de yoga… Tout est possible", enchaîne Thierry Moulin, administrateur de l'Ardhis.
Financé par la mairie de Paris, qui a déboursé 540.000 euros pour les travaux des locaux, La Bulle n'est pas encore totalement opérationnelle. Sur le sol, le scotch de chantier est encore visible, et quelques cartons jonchent encore certaines pièces. Mais les associations peuvent s'y installer dès la semaine prochaine avant de définir les horaires d'ouverture de la permanence.
*Flirt, collectif transféministe d'aide entre personnes en situation de handicap, travailleuses du sexe, migrantes et/ou précarisées ; OUTrans qui propose de l'auto-support entre personnes trans ; Espace Santé Trans qui assure la promotion de santé des personnes trans en Île-de-France ; l'Ardhis qui vient en aide à des migrants LGBTQI+ ; l'ANKH qui défend les droits humains des personnes LGBTQI+ au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ; WASSLA, une association d'entraide pour les personnes LGBTQI+ et alliés originaires des pays du monde arabe ; XYmedia qui produit des contenus audiovisuels pour promouvoir les sujets transféministe.
À lire aussi : Lutte contre l'homophobie : le mini-film "à nos amours au grand jour"
Crédit photo : La Bulle
