Pour la 76e édition du Festival de Cannes, têtu· est allé faire le guet sur la Croisette afin de repérer les sorties cinéma queers à venir. Aujourd'hui, on vous parle d'un premier film chinois poétique, A Song Sung Blue, de Zihan Geng.
En parallèle de la Sélection officielle ou encore de la catégorie Un certain regard, il faut compter sur la Quinzaine des cinéastes pour faire découvrir des œuvres LGBTQI+ au Festival de Cannes. Preuve à l'appui dans cette édition 2023, où cette section nous aura permis de découvrir Un Prince de Pierre Creton, mais aussi A Song Sung Blue – Xiao Bai Chuan en VO –, le premier long-métrage de la réalisatrice chinoise Zihan Geng.
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Tandis que sa mère médecin doit effectuer une mission à l'étranger, la jeune Xian, 15 ans, se voit contrainte de séjourner chez son père dans la ville de Harbin, dans le nord-est de la Chine. Solitaire et introvertie, elle peine à nouer un véritable lien avec son géniteur et se trouve plutôt captivée par la belle-fille de ce dernier : Mingmei, une jolie Coréenne de 18 ans, en apparence frivole et qui n'aime pas rendre de comptes à qui que ce soit. Assez naturellement, un lien se forme entre les deux et marque la fin d'une période d'innocence pour Xian, chamboulée par cette rencontre décisive...
Troublante attraction
Avec retenue, Zihan Geng ausculte les émois de son héroïne tandis qu'elle se prend de fascination pour sa demi-sœur par alliance. La cinéaste joue beaucoup sur les regards, les non-dits, les silences qui s'éternisent, traduisant l'inconfort que cause ce coup de cœur naissant. Si l'histoire nous invite à suivre le point de vue de Xian, Mingmei dépasse son rôle d'objet fantasmé pour réveler failles qui l'humanisent, voire l'antagonisent.
Contemplatif assumé, A Song Sung Blue est de ces films qui font beaucoup avec peu, et le premier format long de Zihan Geng s'impose comme une incursion sensible et poétique dans la vie d'une ado lesbienne happée par sa mélancolie.
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Crédit photo : Totem Films
