Sorti au cinéma ce mercredi 29 novembre, le nouveau film de Katell Quillévéré, Le Temps d'aimer, s'intéresse à l'histoire d'un couple, incarné par Vincent Lacoste et Anaïs Demoustier, lié par la honte.
Katell Quillévéré, réalisatrice de Réparer les vivants (2016), sait allier son flair romanesque et son goût pour le récit de l'histoire de France. C'est ce qu'elle avait déjà accompli avec De nos frères blessés, dont elle co-signait en 2020 le scénario avec Hélier Cisterne. La cinéaste renouvelle l'exercice dans Le Temps d'aimer, dévoilé au dernier Festival de Cannes et sorti ce mercredi 29 novembre, qui nous plonge dans l'après-Seconde Guerre mondiale à travers la vie d'un couple qui doit apprendre à s'aimer malgré les hontes que la société fait peser sur leurs épaules respectives.
Vincent Lacoste est en cover du têtu· de l'hiver🌟
– sortie ce mercredi 29 novembre – avec une interview exclusive d'Annie Ernaux mais aussi @kylieminogue, @zahodesagazan, @ocean_officiel, @MichaelLannan, John Waters, Ruben Alves, Christophe Mecca, et 30 millions d'alliés… pic.twitter.com/TMwo9p0iyW
— têtu· (@TETUmag) November 27, 2023
Tout démarre en 1947, le long de la côte normande. Madeleine (Anaïs Demoustier), serveuse de métier, se promène sur la plage avec son petit garçon lorsqu'elle fait la rencontre fortuite de François (Vincent Lacoste), un étudiant issu d'un milieu aisé. Sans le savoir, tous deux sont en fuite. La première veut laisser derrière elle son passé de femme tondue à la Libération, pour avoir vécu une aventure interdite avec un soldat allemand qui a conduit à la naissance de son fils, qu'elle peine à aimer. Quant à son prétendant, c'est sa propre identité qu'il veut ignorer puisqu'il est attiré par les hommes, à une époque où la loi française réprime l'homosexualité (et continuera de le faire jusqu'en 1982).
Nouveau rôle gay pour Vincent Lacoste
De cette convergence des hontes, infligées aux femmes comme aux homos dans une France libérée mais encore sclérosée pour plusieurs décennies, Katell Quillévéré tire un hymne discret au “monde souterrain des passions”, placé sous le patronage de Stefan Zweig qui l’explora comme personne : “Seule la passion qui trouve son abîme sait embraser ton être jusqu’au fond ; seul qui se perd entier est donné à lui-même. Alors, prends feu ! Seulement si tu t’enflammes, tu connaîtras le monde au plus profond de toi ! Car au lieu seul où agit le secret, commence aussi la vie.”
Vincent Lacoste trouve quant à lui dans ce film un nouveau rôle lié à l'histoire de l'homosexualité en France, après Plaire, aimer et courir vite, de Christophe Honoré, sur la crise sida. Madeleine et François se retrouvent ainsi dans un triangle amoureux avec Jimmy, un militaire américain (incarné par le très sexy Morgan Bailey) à la sensualité déstabilisante… "J’aime raconter des histoires d’époques passées qui font écho à aujourd’hui. C’est en comprenant le passé qu’on comprend le présent !", explique l'acteur en interview dans le numéro hivernal de têtu·, également sorti de 29 novembre, et dont il fait la couverture !
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