[Article à lire dans le magazine têtu· de l'été, chez vos marchands de journaux] Une nouvelle génération d'artistes lesbiennes a décidé de chanter le sexe comme jamais. À côté d’elles, Lil Nas X passerait même pour un prude ! Focus sur cette vague de chaleur venue du Gouinistan.
"Parler de désir, c’est politique”, amorce Aloïse Sauvage quand je l’interroge sur le tournant très cul que la chanteuse française donne à sa carrière. Alors que je la regarde avaler son plateau de sushis, je ne peux m’empêcher de penser au “sex appeal de la policière me fait mouiller devant derrière”. Ce classique de Sexy Sushi, précurseur, nous a accompagnées dans l’éveil de nos sens lesbiens, lorsqu’on balbutiait encore maladroitement les paroles de Rebeka Warrior : “Elle m’attache avec ses menottes, la policière se déculotte.” Plus tard, complètement assumées, en phase avec nous-mêmes, on a célébré notre sexualité d’un grand “je prends mon pied, je prends mon pied”.
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Aujourd’hui, de nouvelles muses ont nos amours lesbiens plein la bouche : Hoshi refuse “d’effacer tout ce qui [l]’attire”, Pomme promet une vie grandiose aux filles qui prendront son cœur, Angèle voudrait que tu sois sa reine ce soir. Toutes clament le droit d’aimer qui bon leur semble, d’avoir des papillons dans le ventre et des femmes dans la tête, surtout si elles leur brisent le cœur. Mais les rires et les larmes, on connaît, et l’on veut désormais que les popstars nous donnent de la sueur, que les chuchotements deviennent des cris et les promesses d’amour éternel des orgasmes à n’en plus finir....