Ajouté en catimini sur Netflix, le nouveau film de Ferzan Özpetek illustre une histoire d'amour intense et laborieuse entre deux apollons italiens. Aussi chaud qu'émouvant, Nuovo Olimpo est le drame gay de l'automne.
C'est sans trop de promotion que Nuovo Olimpo s'est frayé un chemin jusqu'à Netflix. Pourtant, ce film italien – disponible depuis le 1er novembre en streaming sur la plateforme – a des arguments en sa faveur, à commencer par un casting masculin savoureux et une trame grandiose qui brave les époques pour valoriser la puissance des sentiments. Il est signé Ferzan Özpetek, cinéaste turco-italien révélé avec le long-métrage Hammam, le bain turc en 1997 et dont la dernière proposition ciné, Pour toujours, n'avait pas manqué de nous émouvoir avec son portrait d'une famille recomposée.
L'amour à la romaine
Rebelote avec Nuovo Olimpo qui, en plus d'être le titre de ce nouveau film, est le nom du cinéma où se rencontrent les deux protagonistes. Situé en plein cœur de Rome, ce lieu sert avant tout de couverture à la communauté gay locale qui se rend dans les couloirs et sanitaires en marge des salles de projection pour se draguer, voire consommer sur place. Habitué des lieux, le jeune Enea a le coup de foudre pour le mystérieux Pietro, qui met les pieds ici pour la première fois. Un seul échange de regards suffit pour que les deux hommes embarquent dans une folle histoire de connexion et de passion qui les suivra constamment, en filigrane, pendant plusieurs décennies.
Inutile de se leurrer : l'atout majeur de cette pépite italienne, c'est son tandem d'acteurs. Encore relativement novices dans leur pays d'origine, Damiano Gavino (Enea) et Andrea Di Luigi (Pietro) ont ces faciès que l'on ne croise que sur Instagram et ces corps que l'on admire dans les pubs pour sous-vêtements. Ferzan Özpetek sait comment choisir ses comédiens. Parce qu'en plus d'être un régal pour les yeux – le réalisateur est d'ailleurs généreux sur les scènes d'intimité –, ces deux-là ont une alchimie suffisamment efficace qui rend crédible la passion qui les emporte.
Trop, c'est jamais trop
En s'étalant sur une large période – ce qui nécessite un maquillage vieillissant pas toujours crédible, précisons-le –, Nuovo Olimpo montre comment une histoire inachevée peut hanter des personnes qui, pourtant, semblent aller de l'avant. Le scénario ne fait pas vraiment dans la nuance ou la finesse mais c'est justement ce qui fonctionne : en utilisant de si gros sabots pour raconter cette romance dévorante, le film se transforme presque en épopée sentimentale, où les obstacles paraissent too much mais ne font pas le poids face aux émotions et à l'attachement.
À bien des égards, si l'on s'arrête à son intrigue et ses péripéties parfois exagérées, Nuevo Olimpo pourrait être une simple telenovela sans envergure. Or Ferzan Özpetek parvient à élever son récit avec une photographie travaillée qui lui confère une dimension quasi spectaculaire. Impossible donc de ne pas être charmé par ce drame gay qui, en prime, dépeint justement la réalité de nombreux homosexuels durant les années 70, puisque c'est à cette période-là que la narration débute avant de s'achever au début du XXIe siècle, soulignant ainsi tout le chemin parcouru.
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Crédit photo : Netflix
