Thirsty Suitors est le jeu vidéo qui vous met dans la peau d'une tombeuse queer traquée par ses ex en quête de vengeance. C'est l'heure de régler ses comptes !
On a tous déjà connu cette meuf charo dont le cœur volage s'enflamme au moindre battement de cil. Dans Thirsty Suitors, un jeu vidéo signé Annapurna Interactive, la girouette, c'est nous, et l'heure de rendre des comptes a sonné. Une aventure où le bon mot et l'art de la répartie, de la mise en boîte (roasting pour les fans de drag), constitue notre arsenal pour avancer malgré les dramas queers qui parsèment le chemin. Le jeu est disponible sur PlayStation 5 et 4, Nintendo Switch, XCloud, Xbox One, Microsoft Windows et Xbox Series.
À lire aussi : Les avatars de jeu vidéo, terrain d'expérimentations queers
L'objectif est simple : affronter dans des joutes verbales une horde d'ex qui en ont gros sur la patate, mais aussi se recentrer sur soi et apaiser les inquiétudes de parents stricts et inquiets. On doit cette pépite caustique au studio Outerloop Games dont le leitmotiv est de "créer des jeux accessibles et approfondis sur des cultures et des thèmes sous-représentés". Ici, on nous plonge dans une atmosphère bollywoodienne nourrie par des mélodies indiennes traditionnelles et une large palette de couleurs pétantes.
Vade retro ex toxiques !
Jala, notre héroïne, vient donc de se faire larguer par sa petite amie, Jennyfer, et se voit contrainte de retourner dans sa ville natale, Tomber Hills. Jala a une fâcheuse tendance à délaisser ses proches et à tout envoyer valser au moindre béguin, et les doigts d'une main ne suffisent pas à compter ses relations toxiques. Afin que tout un chacun puisse s'identifier à ce personnage, le jeu nous demande de remplir un test de personnalité qui s'appuie sur nos propres relations amoureuses. Si le cours de l'histoire reste le même, vous n'échapperez pas à quelques punchlines bien senties. Tout le monde en prendra pour son grade avec, en prime, les pressions familiales et culturelles qui accompagneront l'arrivée d'un protagoniste redouté : la grand-mère de la jeune fille, qui n'est pas connue pour avoir la langue dans sa poche. Afin de nous ramener dans le droit chemin, cette dernière nous enverra même des prétendants qui sortent tout droit d'une publicité matrimoniale indienne.
Outre ces personæ non gratæ, on trouve des personnages comme Sergio, notre amoureux de l'école primaire prêt à tout pour nous reconquérir. Il nous revient de tirer partie de ses faiblesses pour se tirer de ce bourbier. Conflit évité en deux temps trois mouvements, et quelques badinages. Avec Tyler en revanche, une nana qu'on a larguée éhontément pour se taper le premier venu, ce sera plus compliqué. Il faut dire qu'elle a eu du mal à avaler la pilule, et on la comprend. Oups, nous voilà toxique (mais drôle, ça compense ? Non).
L'écriture de Thirsty Suitors est marrante et les personnages fouillés. Au-delà du ton badin, toute une réflexion est menée sur le rapport aux autres, sur la façon dont on gère nos relations, les barrières qu'on s'érige et qui nous éloignent, sur les sensibilités qui s'entrechoquent et, plus généralement, sur l'identité queer.
À lire aussi : Faux mondes, vrais enjeux : la révolution gaming
Crédit photos : Annapurna Interactive
