visibilitéWho oh oh, Nemo "Broke The Code" et gagne l'Eurovision 2024 pour la Suisse

Par Tessa Lanney le 12/05/2024
Nemo représentait la Suisse à l'Eurovision 2024

Si Olly Alexander a fait le job, que Bambie Thug a effectué le reveal de l'année et que le candidat de la France, Slimane, termine à une très belle quatrième place arrachée a capella, c'est l'artiste représentant la Suisse, Nemo, qui remporte l'édition 2024 du concours européen de la chanson, après avoir porté à l'Eurovision la fierté non-binaire, et livré une interprétation bluffante de sa chanson "The Code", déjà un hymne queer.

Iel représente la Suisse, mais impossible de rester neutre devant la performance époustouflante de Nemo, qui a offert à son pays la victoire à l'Eurovision 2024. À la finale qui se tenait ce samedi 12 mai à Malmö, en Suède, l'artiste de 24 ans n'a pas ramené que son étendard national mais aussi celui de la fierté non-binaire. Sa chanson "The Code", à la fois puissante et bouleversante, fonctionne également comme un hymne queer, et populaire puisque le gimmick du refrain est déjà sur toutes les lèvres : "Who oh oh".

À ces "Jeux olympiques gays", dixit Olly Alexander – qui n'a injustement reçu aucun point du public malgré une performance gourmande comme promis –, "The Code" brandit son “émancipation” et son “épanouissement”, a confié Nemo à 20 Minutes. De fait, le morceau parle à quiconque a éprouvé le sentiment de ne pas être à sa place, et à dû prendre le parti de transcender les normes pour être au plus près de soi-même. “Cela a commencé avec la prise de conscience que je suis non-binaire, développe l'artiste auprès de 20 Minutes. La principale question était de savoir où est ma place si je ne me situe ni d'un côté ni de l'autre. Je décris toute cette évolution personnelle faite de moments très beaux mais aussi très difficiles." Et de résumer : "Dans la chanson, vous avez le drama et le réconfort.”

Nemo oh oh

Malgré les épreuves, garder la tête haute. Au départ du concours européen de la chanson, Nemo fait son entrée avec un drapeau non-binaire, qui ne le quittera pas de la soirée. Sur scène, la prestation est bluffante. Débarquant dans un bombers composé d’œillets de tulle orangés assortis à une jupe rose poudrée surmontant ses collants, l'artiste flamboie de fierté. Mais ne vous fiez pas à ce look élégant et délicat : l'interprète prend son risque, et se hisse pour chanter sur une grosse toupie où son équilibre et sa puissance vocale défient la vie qui tangue, la gravité.

Musicalement, Nemo sort également des sentiers battus en alliant rap et chant lyrique. La compétition lui ayant fait préférer l'anglais à sa langue natale (l'allemand, du canton de Berne), son message est accessible au plus grand nombre : “J’ai fini de jouer le jeu, je vais briser les chaînes (…), Je suis descendu en enfer et j'en suis revenu…” Des mots universels pour la commu LGBT+. Et de clamer joyeusement, en embrassant son identité : “Aujourd'hui, j'ai trouvé mon paradis. J'ai brisé le code.” They broke the code indeed.

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Crédit photo : Tobias Schwarz / AFP

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