Deux femmes ont été condamnées pour diffamation pour avoir diffusé une rumeur transphobe visant Brigitte Macron. Sur les réseaux sociaux, elles prétendaient que la Première dame serait une femme transgenre née sous le nom de Jean-Michel Trogneux.
C'est devenu un classique pour s'en prendre aux femmes de pouvoir. Comme aux États-Unis avec l'ex-Première dame Michelle Obama, la vice-présidente Kamala Harris ou encore en Nouvelle-Zélande avec la Première ministre Jacinda Ardern, une rumeur ciblant Brigitte Macron s'est largement propagée assurant qu'elle serait une femme transgenre. Ce jeudi 12 septembre, le tribunal correctionnel de Paris a condamné deux femmes pour diffamation. Ces dernières ont écopé d'amendes avec sursis, de 8.000 euros de dommages et intérêt à verser à Brigitte Macron, et de 5.000 euros à payer son frère, Jean-Michel Trogneux.
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Lors de l'audience qui s'est tenue en juin, l'avocat de Brigitte Macron, Me Jean Ennochi, avait insisté sur le préjudice "énorme" des fausses informations qui ont circulé et ont "flambé partout". La rumeur a en effet dépassé largement le territoire national et a été reprise jusqu'aux États-Unis, affirmant que Brigitte Macron, née Trogneux, n'aurait jamais existé et que c'est son frère, Jean-Michel, qui serait devenu la femme d'Emmanuel Macron. Un vaste complot aurait ensuite été ourdi pour ne pas propager son changement d'état civil… Cette rumeur a donné lieu sur internet à des montages photos transphobes, des complotistes allant jusqu'à accuser Brigitte Macron de pédocriminalité.
Pseudo mensonge d'État
Les deux femmes condamnées ont propagé à grande échelle cette infox en 2021 à l'occasion d'une longue vidéo de quatre heures sur YouTube où Natacha Rey, qui se présente comme journaliste indépendante autodidacte, est interrogée par Amandine Roy, se déclarant médium. Elles dénoncent alors une "tromperie", une "escroquerie", un "mensonge d'État". Dans la vidéo, les deux femmes diffusaient des photos de Brigitte Macron et de sa famille – donnant notamment des informations personnelles sur son frère –, parlaient d'opérations chirurgicales qu'elle aurait subies, prétendaient qu'elle ne serait pas la mère de ses trois enfants. À l'automne 2021, cette affabulation, qui restait jusqu'alors cantonnée aux réseaux sociaux, a commencé à avoir un écho important en étant relayée dans une revue d'extrême droite.
"Compte tenu de toutes ces reprises", "nous poursuivrons systématiquement" en justice les personnes qui propageraient cette infox, a déclaré l'avocat de la partie civile. Ce n'est d'ailleurs pas la première condamnation de la pseudo-journaliste et de la médium. Le 28 juin 2023, le tribunal de Caen a également condamné en appel ces deux personnes, poursuivies cette fois-ci par l'oncle par alliance de la Première dame et son épouse, Catherine Auzière, qui, selon l'infox, serait la "véritable" mère des enfants de Brigitte Macron. Natacha Rey et Amandine Roy avaient été condamnées à 2.000 euros d'amende chacune et à verser 3.000 euros de préjudice à chacun des membres du couple.
Crédit photo : Emmanuel Dunand / AFP