La commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) a annoncé la fermeture partielle, pour un match, de la tribune Auteuil du Parc des Princes où se réunissent les "ultras" du PSG. L'année dernière, pour des chants homophobes, la tribune avait été totalement fermée pour un match.
À la suite des chants homophobes entonnés au Parc des Princes lors du match PSG–Strasbourg le 19 octobre, la Ligue de football professionnel (LFP) avait condamné des "chants discriminatoires inacceptables", annonçant la saisine de sa commission de discipline. Ce mercredi 30 octobre, celle-ci a prononcé sa sanction : la tribune Auteuil du stade, où se réunit le Collectif des ultras de Paris (CUP), association de supporteurs radicaux, sera partiellement fermée pour un match. Les emplacements réservés au CUP seront ainsi fermés quand le PSG recevra Toulouse le 22 novembre.
Une sanction a minima, plus faible que celle prononcée l'année dernière pour des faits de même nature, quand la tribune Auteuil avait été fermée totalement pour un match ferme et un autre avec sursis – sanction déjà jugée "insuffisante" à l'époque.
"On a individualisé dans la mesure du possible"
Le 19 octobre dernier, le CUP a entonné pendant une dizaine de minutes des chants homophobes visant l'Olympique de Marseille, une semaine avant le Classique OM-PSG. Des chants repris par une grande partie du Parc des Princes malgré l'intervention à deux reprises du speaker. Cinq jours après la rencontre, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, avait annoncé que "deux meneurs" avaient été identifiés mais, selon l'Agence France-Presse (AFP), ils n'ont pas encore été interpellés.
"À partir du moment où il n'y a pas eu d'interpellation ni d'identification précise des auteurs des premiers chants, il fallait bien sanctionner", déclare à L'Équipe Sébastien Deneux, le président de la commission de discipline, expliquant : "On a individualisé dans la mesure du possible en ne fermant pas tout le Virage Auteuil mais seulement la partie du CUP puisque c'est de là que sont partis les chants."
La LFP saisie de nouveaux chants homophobes
Cette sanction intervient après que le gouvernement s'est montré divisé sur la nécessité d'arrêter ou de simplement suspendre les matchs en cas de chants homophobes, selon l'échelle de sanctions graduées prévue par la Fifa (Fédération internationale de football association). "Arrêter des matchs est très compliqué, ce n'est pas la bonne solution", a déclaré Bruno Retailleau, tandis que son collègue des Sports, Gil Avérous, prônait cette solution. Le ministre de l'Intérieur a promis des "frappes chirurgicales" pour cibler les supporters à l'origine des homophobes et éviter des sanctions collectives.
La première rencontre à avoir été interrompue en France par l'arbitre pour cause de chants homophobes opposait, le 16 août 2019, Nancy au Mans (en Ligue 2). La tribune du stade de Nancy avait ensuite été fermée pour un match. Au cours de la saison 2022-2023, quelque 202 sanctions ont été prises par la commission de discipline de la LFP pour des faits de discrimination, en grande majorité à caractère homophobe, lors de 175 matchs. Depuis le match PSG–Strasbourg, la LFP a de nouveau été saisie pour des chants homophobes entonnés lors des matchs OM–PSG et Angers–Saint-Etienne, sur lesquels sa commission de discipline doit rendre sa décision le 6 novembre.
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Crédit photo : Arthur Nicholas Orchard / Hans Lucas via AFP