La Ligue de football professionnel a annoncé saisir sa commission de discipline au lendemain, samedi au Parc des Princes, du match de Ligue 1 PSG-Strasbourg où des supporteurs parisiens ont scandé des chants homophobes.
"La Ligue de football professionnel (LFP) condamne les chants homophobes entendus lors de la rencontre Paris Saint-Germain–RC Strasbourg." Ce dimanche 20 octobre, l'association qui organise la Ligue 1 et la Ligue 2 en France a dénoncé dans un communiqué les chants entonnés la veille par des supporteurs du PSG, annonçant la saisine de sa commission de discipline.
Samedi soir au Parc des Princes, des supporters parisiens – principalement les Ultras de la tribune Auteuil – ont en effet repris pendant une dizaine de minutes des chants homophobes visant l'Olympique de Marseille (OM), alors que se profile le Classique contre le grand rival, le 27 octobre au stade Vélodrome. Ces slogans ont été repris par une grande partie du Parc des Princes, et le speaker du stade a dû intervenir à deux reprises pour les faire stopper.
"Le gouvernement sera intraitable"
"À la suite de ces nouveaux chants homophobes, la commission de discipline de la LFP se saisira des éléments", a indiqué l'instance du football professionnel, déclarant que "ces nouveaux chants discriminatoires de la part des supporters du Paris Saint-Germain sont inacceptables alors même que l'ensemble du football professionnel travaille depuis plusieurs saisons pour bannir des stades les comportements et chants homophobes".
Trois membres du nouveau gouvernement ont également réagi. "Chants homophobes, affrontements de clubs de supporters, agressions des forces de l’ordre, on ne peut plus supporter que chaque semaine, le sport soit le théâtre d’agissements intolérables", a écrit le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, sur X (Twitter). Dans un communiqué, Gil Avérous, le ministre des Sports, et Othman Nasrou, le secrétaire d'État chargé de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations, ont "condamné avec fermeté" des chants "qui n’ont aucunement leur place à l'occasion d'un événement sportif et portent une atteinte préjudiciable aux valeurs portées par le sport", annonçant une réunion "en début de semaine avec le président de la LFP afin d’évoquer les mesures supplémentaires pouvant être déployées pour empêcher la réitération de tels actes homophobes". Et de promettre : "Le gouvernement sera intraitable dans la lutte contre toute forme de discrimination, il s'agit d'un enjeu de citoyenneté et de défense des principes républicains."
Le PSG déjà sanctionné par la LFP
De son côté, l'association Stop homophobie a annoncé le dépôt d'une plainte pour "injures publiques et provocations publiques à la haine ou à la violence envers un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle", visant la LFP, la plateforme DAZN qui retransmettait le match, et un groupe de supporters parisiens.
La saison dernière, pour des faits de même nature lors d'un match PSG-OM joué en septembre, le club parisien avait été sanctionné par la commission de discipline de la LFP qui avait ordonné la fermeture de la tribune Auteuil pour un match ferme et un avec sursis ; la justice avait en revanche classé le signalement sans suite car "les auteurs de ces chants ne peuvent pas être individuellement identifiés".
En mai, le diffuseur Prime Video, auquel les associations LGBTQI+ avaient reproché de ne pas avoir supprimé le replay du match PSG–OM, a annoncé la suppression de celui du match Marseille-Lens en raison de chants et d'insultes homophobes scandés par des supporters. La plateforme de streaming d'Amazon, qui détient les droits de diffusion de matches de Ligue 1 et Ligue 2, a précisé avoir pris ce genre de mesure pour "une quinzaine" de matches depuis la mi-décembre, dont Lyon-Marseille en février.
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