Derrière son côté teen movie teinté de romantisme, le nouveau film de Jennifer Devoldère (Sage-Homme) porte un vrai message d'acceptation et souligne en filigrane l'espoir que représente la nouvelle génération.
Après Sage-Homme, où elle s'attardait sur un jeune homme perdu au sein d'un milieu majoritairement féminin, la réalisatrice française Jennifer Devoldère continue d'explorer la figure de l'outsider dans un nouveau long-métrage sorti au cinéma ce mercredi 20 novembre : Le Panache. À mi-chemin entre la comédie dramatique familiale et le teen movie, ce film relate l'histoire de Colin, un collégien bègue et introverti qui, après un déménagement initié par sa mère, peine à trouver ses marques dans son nouvel établissement scolaire.
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D'un naturel très discret, comme bridé par ses soucis de diction, notre jeune héros est tiré de sa solitude par le prof de français Devarseau – joué par un José Garcia convaincant – qui l'encourage à intégrer son cours de théâtre. Au gré de cette activité extrascolaire, il prend petit à petit confiance en lui et entrevoit l'occasion de se rapprocher de la sympathique Adé, pour il en pince. Bien que Le Panache puisse suivre la voie du film romantique pour ados, c'est sur une histoire d'amitié, doublée d'un message d'acceptation queer, qu'il préfère se concentrer.
L'amitié plutôt que la romance
Dès son arrivée au collège, Colin apprend à faire la connaissance de Max, un camarade de classe, qui prend plaisir à se maquiller dans le dos de son père conservateur. Le film pourrait davantage appuyer sur cette idée de deux marginaux qui se soutiennent, l'un à cause de son bégaiement et l'autre de son expression de genre. Évidemment, il y a un peu de ça dans Le Panache mais on repère surtout un lien limpide et touchant entre ces deux adolescents qui n'est pas seulement marqué par leur différence.
Quand Max se fait évincer de la pièce de théâtre – une adaptation de Cyrano de Bergerac – alors qu'il souhaitait jouer le rôle féminin principal, Colin manque toutefois de le défendre auprès de leurs camarades. Tandis qu'un froid s'installe entre eux, Colin se rend jusqu'au domicile de son ami, au pied de son balcon, pour lui présenter ses excuses et s'adonner à une jolie déclaration d'amitié, clin d'œil théâtral.
Si la romance n'est pas au rendez-vous entre Colin et Max, leur amitié demeure une histoire d'amour, platonique, entre un garçon hétéro et un autre homo. En faisant de cette relation-là un point d'ancrage narratif du récit, Le Panache se présente comme une œuvre charmante qui met en lumière une jeunesse respectueuse et inclusive qui ne se limite pas aux étiquettes de genre ou sexuelles, dans la lignée du tout aussi sympathique La Plus Belle pour aller danser sorti en salles l'année dernière. Des fictions toujours nécessaires qui font du bien.
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Crédit photo : SND