Le Premier ministre de la Hongrie, Viktor Orbán, a sous-entendu dans un discours public que la marche des Fiertés de Budapest n'aurait pas lieu cette année. L'organisation de la Pride est pourtant bien décidée à manifester le 28 juin.
"Je conseille aux organisateurs de la Gay Pride de ne pas prendre la peine de préparer le défilé de cette année : c'est une perte d'argent et de temps…" Lors de son discours annuel sur l'état de la nation, ce samedi 22 février, le Premier ministre de la Hongrie, Viktor Orbán, s'en est à nouveau pris à la communauté LGBT+, laissant planer la menace d'une interdiction de la marche des Fiertés de Budapest, la capitale, dont l'édition 2025 est prévue pour le 28 juin.
À lire aussi : Clément Beaune : "Face au trumpisme, l'Europe doit assumer un rapport de force"
Entre une nouvelle charge contre les institutions de Bruxelles ou contre les migrants, le dirigeant d'extrême droite a en outre évoqué une réforme de la Constitution, d'inspiration trumpiste, décrétant qu'une personne est "soit un homme, soit une femme". Pointant "un discours de campagne" en vue des élections législatives prévues pour le mois d'avril 2026, Viktória Radványi, présidente de Budapest Pride, assure à têtu· que celle-ci aura bien lieu.
"La Pride est protégée par la Constitution"
"Qu'on soit 100 ou 35.000, on marchera évidemment le 28 juin", martèle Viktória Radványi qui promet, si nécessaire : "Nous utiliserons toutes les voies légales." Arguant que "la Pride de Budapest est une manifestation protégée dans la Constitution par la liberté d'expression et la liberté de s'assembler", elle souligne qu'une interdiction de la Pride "signifierait que la Hongrie n'est plus une démocratie". Par conséquent, insiste-t-elle, "nous ne nous battons pas seulement pour la communauté LGBTQI+, mais pour le droit de tous les Hongrois à pouvoir manifester. Restreindre la liberté de réunion et la liberté d'expression serait inconcevable. Aucun pays de l'Union européenne n'a jamais interdit une Marche des fiertés.”
Depuis le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump, Viktor Orbán marche sur l'eau. "Nous nous sommes rebellés, maintenant nous voulons gagner", a-t-il déclaré dans le même discours en saluant la bataille de son "ami" Trump contre "l'empire libéral". Pour Viktória Radványi, "il a besoin de faire diversion dans le débat public pour qu'on ne parle pas du fait que les gens ne peuvent s'acheter que du riz et des pommes de terre..." De fait, à un an des élections législatives, le Premier ministre est devancé dans les sondages par le principal parti d'opposition, Tisza (Respect et liberté, parti de centre-droit), fondé par Péter Magyar. La Pride de Budapest l'a invité à marcher le 28 juin.
À lire aussi : Marine Le Pen reçoit Viktor Orbán, Erdoğan applaudit Meloni, et les LGBT trinquent
Crédit photo : Zoltan Fischer / AFP