Alors que la Hongrie de Viktor Orbán vient de constitutionnaliser l'interdiction des marches des Fiertés LGBT+ dans le pays, Amnesty International lance une campagne d'"action urgente" afin d'interpeller le chef de la police de Budapest pour que la Pride du 28 juin se déroule sans répression dans la capitale hongroise.
Le 22 février 2025, lors de son discours annuel sur l'état de la nation, le Premier ministre de la Hongrie, Viktor Orbán, a déclaré que "les organisateurs de la Pride ne devraient pas se donner la peine de préparer le défilé de cette année". Puis, le 17 mars, sans aucune consultation et en procédure accélérée, il a soumis au Parlement hongrois un projet de loi, adopté le lendemain, visant à interdire les marches des Fiertés dans le pays. Un mois plus tard, le 15 avril, la loi a été promulguée et cette interdiction a désormais une valeur constitutionnelle.
Une décennie de répression
Cette loi est une attaque frontale contre les communautés LGBTI+ et une violation flagrante des droits humains, notamment des obligations de la Hongrie en matière d’interdiction contre les discriminations et de garantie de la liberté d’expression et de réunion pacifique.
Cette volonté d’interdire les Prides s’inscrit dans une décennie de répression et d’attaques systématiques contre les droits des personnes LGBTI+ au nom d’une prétendue "protection de l’enfance" et de la "famille traditionnelle". Le gouvernement hongrois s’appuie notamment sur la "loi sur la propagande" de 2021 qui venait déjà restreindre injustement et sévèrement la représentation des identités LGBTI+ dans la vie publique, y compris dans les supports éducatifs et les médias.
Ils peuvent toujours interdire nos Prides, mais ils ne pourront jamais interdire notre fierté.
À l’heure où les communautés LGBTI+ s’apprêtent à célébrer la saison des Fiertés en France et dans partout dans le monde, nous ne pouvons pas rester silencieux face au déploiement de ce nouvel arsenal législatif liberticide qui nous ramène trois décennies en arrière au plein cœur de l’Union Européenne.
Malgré les menaces d’interdiction, des milliers de participant·es comptent se rendre courageusement au 30e anniversaire de la Budapest Pride prévue le 28 juin. Nous ne pouvons pas attendre patiemment d’être le 28 juin et d’assister impuissant à la répression de cette marche. Nous devons passer à l’action dès maintenant pour rejeter cette loi et protéger cette marche.
Amnesty International appelle les autorités hongroises à rendre des comptes et demande au chef de la police de Budapest de rejeter cette loi inique, de respecter les engagements de la Hongrie en matière de droits humains et de veiller à ce que la marche des Fiertés du 28 juin à Budapest se déroule librement et pacifiquement, sans discrimination, harcèlement, peur ni violence.
Vous avez le pouvoir de vous mobiliser
La marche des fiertés de Budapest doit pouvoir se dérouler librement, et vous avez le pouvoir d’agir avec Amnesty International pour défendre les droits des personnes LGBTI+ en Hongrie ! Ne doutez jamais que votre action peut changer le cours des choses. Depuis 50 ans, ce mode d’interpellation simple et rapide a montré son efficacité. Nous avons donc lancé une action urgente envers le chef de la police de Budapest, que vous pouvez interpeller directement. L’objectif est d’envoyer plus de 50.000 interpellations auprès des autorités de Budapest, et chaque message envoyé est essentiel et unique.
Interdire les marches des Fiertés, c’est interdire les luttes pour l’égalité des droits. Agissez avec Amnesty International pour exprimer votre solidarité en gardant à l’esprit qu’ils peuvent toujours interdire nos Prides, mais qu'ils ne pourront jamais interdire notre fierté.
L’héritage de Stonewall nous rappelle que les marches des Fiertés sont bâties sur une longue tradition de protestation, d’indignation et de soif d’égalité. Les émeutes du Stonewall Inn sont parfaitement représentatives du fait qu’une simple décision, une réaction instinctive face à une injustice, peut à elle seule engendrer un mouvement qui va changer le cours de l’histoire. Cela prouve que, parfois, il suffit d’un acte courageux pour montrer aux gens ce à quoi le monde pourrait ressembler s’ils rejoignaient les nombreuses voix qui demandent l’égalité et la justice.
>> [Urgent] La marche des Fiertés de Budapest doit pouvoir se dérouler librement ! | Réaction Rapide
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Crédit illustration : Amnesty International
