santéLe vaccin contre le HPV pour toustes jusqu'à 26 ans, préconise la Haute autorité de santé

Par Laure Dasinieres le 20/05/2025
Le vaccin contre le HPV (papillomavirus) est recommandé pour les gays jusqu'à l'âge de 26 ans.

Dans une recommandation rendue publique le 13 mai, la Haute autorité de santé (HAS) préconise de prolonger la durée de rattrapage du vaccin contre les papillomavirus humains (HPV) jusqu'à 26 ans, sans distinction de genre ni d'orientation sexuelle.

À un moment de leur vie, 80% des personnes sexuellement actives seront infectées par un ou plusieurs papillomavirus (HPV). Ces virus causent chaque année 100.000 cas de condylomes ano-génitaux, 35.000 lésions précancéreuses et 6.400 cas de cancer au niveau du col de l’utérus, de l’anus, de la bouche et de la gorge.

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Aujourd’hui, la vaccination contre ces virus est prise en charge à 65% par l’Assurance maladie – le reste étant remboursé par les mutuelles – pour les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans. Une possibilité de rattrapage vaccinal est prévue jusqu’à 19 ans révolus pour les femmes et les hommes hétérosexuels, et jusqu’à 26 ans pour les hommes qui ont une sexualité gay.

La balle au ministère de la Santé

Relevant une couverture vaccinale encore trop faible chez les 11-14 ans ainsi qu’une "inégalité d’accès à la vaccination selon le genre et l’orientation sexuelle", la Haute autorité de santé (HAS) a évalué l’opportunité d’élargir le rattrapage de la vaccination contre le HPV à toutes et tous jusqu’à 26 ans.

Rappelant que "le vaccin permet de prévenir efficacement les lésions cervicales précancéreuses de haut grade ainsi que les verrues génitales dans une population de femmes et d’hommes âgés de 16 à 26 ans au moment de la vaccination" et que "son profil de sécurité est bien établi et favorable, tant chez les adolescents que chez les adultes", la HAS livre une conclusion sans appel : l’élargissement demandé est un moyen sûr et efficace de permettre à davantage de personnes d’être protégées contre le HPV. Elle rappelle toutefois que le vaccin ne protège pas contre des infections antérieures, et invite donc à poursuivre le dépistage.

Pour les personnes LGBTQI+, cette approche plus inclusive est une très bonne nouvelle. L’application de cette recommandation permettra un meilleur accès à la prévention contre les HPV, sans crainte de coming out forcé ni de stigmatisation liée à l’orientation sexuelle et/ou au genre. Reste encore au ministère de la Santé à valider cette recommandation, afin que le vaccin bénéficie d’une prise en charge par l’Assurance maladie et les mutuelles pour toustes jusqu’à 26 ans. On ne peut qu’espérer une prise de décision rapide !

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