justiceInfox transphobe visant Brigitte Macron : deux femmes relaxées en appel

Par têtu· avec AFP le 10/07/2025
Brigitte et Emmanuel Macron.

La cour d'appel de Paris a relaxé les deux femmes condamnées en 2024 pour diffamation après avoir diffusé une rumeur transphobe visant Brigitte Macron. Sur les réseaux sociaux, elles prétendaient que la Première dame serait une femme transgenre née sous le nom de Jean-Michel Trogneux.

Demi-tour toute. La cour d'appel de Paris a prononcé ce jeudi 10 juillet la relaxe des deux femmes condamnées en première instance l'an dernier pour avoir propagé sur internet la rumeur selon laquelle Brigitte Macron, l'épouse du président de la République, était une femme transgenre. Les deux prévenues, Natacha Rey et Amandine Roy, ont été relaxées concernant 18 articles mis en cause par Brigitte Macron et son frère ; seul un passage, faisant référence à un détournement de mineur, entrait selon la cour dans le champ d'application de la loi française sur la presse, mais elle a également prononcé une relaxe au bénéfice de la bonne foi.

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"Je vais voir avec mes clients ce que nous allons faire mais bien évidemment, nous ne sommes pas d'accord" avec ce jugement, a réagi Jean Ennochi, avocat de Brigitte Macron. Lors du premier procès, en septembre 2024, Natacha Rey et Amandine Roy avaient été condamnées pour diffamation à une amende de 500 euros avec sursis, ainsi qu'à payer un total de 8.000 euros de dommages et intérêts à Brigitte Macron, et 5.000 euros à son frère Jean-Michel Trogneux, tous deux parties civiles au procès.

Le délire Trogneux

Au cœur de cette affaire, une infox resurgissant régulièrement sur les réseaux sociaux depuis l'élection en 2017 d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, selon laquelle son épouse, née Trogneux, n'aurait jamais existé, mais que son frère Jean-Michel aurait pris cette identité après avoir changé de sexe…

Les deux femmes ont largement contribué à faire connaître cette fable nourrie de transphobie, en 2021 via une longue "interview" où la première, la "médium" Amandine Roy, interrogeait sur sa chaîne YouTube la seconde, Natacha Rey, présentée comme une "journaliste indépendante autodidacte", sur la découverte de cette "tromperie", "escroquerie", de ce "mensonge d'État". À l'appui de leurs allégations, les deux femmes diffusaient des photos de Brigitte Macron et de sa famille, évoquaient des interventions chirurgicales qu'elle aurait subies, prétendant qu'elle ne serait pas la mère de ses trois enfants et donnaient des informations personnelles sur son frère.

La fausse information s'est exportée jusqu'aux États-Unis, où elle est même devenue virale à l'extrême droite en pleine campagne présidentielle. Cette méthode de diffamation est un phénomène qu'on voit régulièrement utilisé par la réacosphère pour viser des femmes de pouvoir : l'ex-Première dame des États-Unis Michelle Obama, l'ex-vice-présidente américaine Kamala Harris ou encore l'ancienne Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern ont déjà subi de telles campagnes d'infox à caractère transphobe.

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Crédit photo : Ben Montgomery / Getty Images via AFP