justiceAssassinat terroriste du policier Xavier Jugelé : un procès s'ouvre à Paris

Par Nicolas Scheffer le 07/06/2021
xavier jugelé gay

La Cour d'assises de Paris juge à partir de ce lundi quatre complices présumés de l'attaque terroriste dans laquelle le policier gay Xavier Jugelé avait été tué sur les Champs-Élysées en 2017.

Le 21 avril 2017, Karim Cheurfi tuait le policier Xavier Jugelé de deux balles en plein Paris, sur les Champs-Élysées. À trois jours de l'élection présidentielle, deux autres policiers ainsi qu'une touriste allemande avaient également été blessés. Peu après l'attentat, l'assaillant était à son tour abattu par les forces de l'ordre. Un crime  revendiqué par l'État islamique mais à partir de ce lundi 7 juin, devant la Cour d'assises spéciale de Paris, un seul homme comparaît pour "association de malfaiteurs terroriste" : Nourredine A., 31 ans, est accusé d'avoir vendu la kalachnikov qui a permis à Karim Cheurfi de perpétrer son attaque.

Trois autres hommes sont avec lui sur le banc des accusés pour détention et/ou cession d'armes dans le procès qui doit durer jusqu'au 18 juin. L'enjeu "est que la cour reconnaisse la complicité" de Nourredine A., a indiqué à l'AFP Me Thibault de Montbrial, avocat des parents et du compagnon de Xavier Jugelé.

L'hommage poignant du compagnon de Xavier Jugelé

L'homme, condamné 19 fois entre 2004 et 2013 pour des délits de droit commun, aurait dit le lendemain de l'attentat à son cousin "avoir fait 'une énorme bourde'". Si "toute radicalisation religieuse" est exclue selon l'enquête, celui qui aurait vendu une kalachnikov à l'assassin savait que son acheteur "avait une volonté résolue et affichée d'attenter à la vie de fonctionnaires de police". "Nous contestons la qualification terroriste. Il n'a rien à voir de près ou de loin, n'a pas le profil", défend à l'AFP Me Clarisse Serre, avocate de Norredine A., ajoutant que "même le motif terroriste islamiste de l'assaillant est sujet à caution".

Un hommage national avait été rendu en 2017 à Xavier Jugelé, élevé à titre posthume au rang de capitaine ainsi que chevalier de la Légion d'honneur. Dans un discours poignant, son compagnon, Étienne Cardiles, avait alors rappelé l'engagement du policier abattu à seulement 37 ans. "Cette haine je ne l'ai pas car elle ne te ressemble pas", avait déclaré le veuf, concluant : "À toi, je voudrais te dire que tu resteras dans mon cœur pour toujours. Je t'aime".

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Gay et membre de l'association de policiers LGBTQI+ Flag!, Xavier Jugelé n'avait pas eu le temps de se marier. Après sa mort, les autorités avaient néanmoins accordé à son veuf un mariage posthume, auquel s'était rendu François Hollande, alors président de la République.

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Crédit photo : Capture d'écran BFMTV