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streaming"Élite" sur Netflix : une saison 5 encore plus queer et chaotique

Par Florian Ques le 11/04/2022
"Élite" sur Netflix : une saison 5 encore plus queer et chaotique

Pour sa cinquième rentrée des classes, la série la plus hot de Netflix n'a pas failli à sa réputation. Entre coucheries, tromperies et coups bas, les élèves de Las Encinas mènent une vie mouvementée. Un joyeux bordel.

Existe-t-il une série plus bordélique qu'Élite ? Permettez-nous d'en douter. Le vendredi 8 avril dernier, le teen show hispanophone emblématique de Netflix a rempilé avec une saison inédite. Huit épisodes au fil desquels Samuel, Rebeca, Omar et les autres sont confrontés à de nouvelles embrouilles toutes plus rocambolesques les unes que les autres. Mais en dépit de la zizanie permanente qui règne dans les couloirs de Las Encinas, Élite n'oublie jamais de s'imposer comme la fiction originale la plus queer de la plateforme. Et c'est peut-être suffisant pour convaincre...

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Attention : il est conseillé d'avoir visionné la saison avant de poursuivre la lecture.

À l'image des saisons précédentes, cette cinquième adopte la même structure narrative, laissant comprendre au public qu'un meurtre a été commis et dévoilant des indices avec parcimonie à chaque épisode – aussi bien sur l'identité de la victime que les circonstances de la tragédie. Mais en réalité, notre intérêt se porte ailleurs. Sur la relation compliquée entre Rebeca et Mencía, par exemple, chacune étant tiraillée entre l'envie d'être ensemble et le besoin d'être loyale envers ses proches. Ou bien sur le pentagone amoureux au cœur de la saison – car les triangles amoureux, très peu pour Élite – qui lie Samuel, Ari et Patrick au nouveau venu Iván... et son père footballeur.

"Élite" sur Netflix : une saison 5 encore plus queer et chaotique
Crédit photo : Netflix

En clair, si l'on trouvait les vies sentimentales des personnages de la série déjà tourmentées, ce n'est rien face aux revirements de situation dont cette saison 5 regorge. Le résultat est plutôt distrayant... mais frustrant. Les scénaristes d'Élite semblent avoir compris qu'il fallait capitaliser sur Manu Ríos et son joli minois, Patrick étant bien plus mis en avant que dans la saison précédente. Le hic, c'est son écriture bancale. D'un épisode à un autre, son affection se porte sur un homme différent, sans qu'il y ait trop de nuance pour expliquer son vrai comportement de girouette.

Du sexe... et c'est tout ?

À bien des égards, Élite est devenue comme un Riverdale qui aurait pris du viagra. Les scènes d'intimité – toujours très sensuelles et suggestives, là n'est pas le problème – prennent le pas sur le scénario. Qu'importe où les scénaristes conduisent leurs personnages si tant est qu'ils finissent à poil et/ou s'envoient en l'air. Proposer une série aussi sex positive (comprendre : qui parle de sexe sans jugement ni tabou), c'est bien. Mais veiller à ne pas négliger la cohérence du scénario et la psychologie de ses protagonistes, c'est quand même mieux.

Le problème majeur de la série est qu'elle veut tout faire, trop vite. Le meilleur exemple pour illustrer ce triste constat reste peut-être l'arc narratif d'Isadora. Nouvelle recrue de cette saison 5, l'héritière blonde platine doit gérer ses problèmes d'addiction, ce qui est déjà une intrigue assez lourde en soi. Mais pendant une rechute, voilà que la jeune femme se retrouve victime d'un viol collectif par trois de ses camarades de classe alors qu'elle était sous l'influence de substances psychoactives. Le sujet n'est, en soi, pas si mal abordé. Mais il est déplorable de voir une intrigue d'une telle ampleur déployée de manière expéditive en deux épisodes seulement. Un peu de complexité ne ferait pas de mal et c'est là une critique applicable à la série dans son ensemble.

"Élite" sur Netflix : une saison 5 encore plus queer et chaotique
Crédit photo : Netflix

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Ce que l'on ne peut pas nier, en revanche, c'est la constance avec laquelle Élite banalise l'exploration de la sexualité. En saison 5, plus aucun personnage (ou presque) ne semble être strictement hétéro. Après tout, même Samuel aura droit à une petite session galochage dans le deuxième épisode ! Il est rafraîchissant de voir les étiquettes s'estomper pour élargir le champ des possibles en termes de rapprochements entre personnages. En prime, la série continue de montrer l'importance d'une sexualité protégée, à l'instar de cette scène où l'on voit Patrick retirer un préservatif usagé après avoir couché avec Omar. Pas de doute : Élite sait comment être sexy ET irréprochable en matière de santé sexuelle. Si seulement elle pouvait aussi être bien écrite.

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Crédit photo : Netflix