La Marche des fiertés de Paris ne verra pas défiler le traditionnel char de la région Île-de-France car Valérie Pécresse a décidé de réduire le budget de l’évènement.
« La Marche des Fiertés s’est vu retirer la possibilité d’avoir un char de la Région Île-de-France, malgré le dépôt d’un amendement écologiste demandant seulement 7000 euros » s’exclame le groupe Europe Ecologie Les Verts.
Mercredi 15 juin, quelques jours seulement après la tuerie homophobe d’Orlando, la présidente du Conseil régional d’Île-de-France a effectivement annoncé que la région ne subventionnerait plus de char pour la Marche des fiertés de Paris comme le rapporte L'Express ; un évènement célébrant pourtant la tolérance et la diversité dans les rues de la capitale.
Un "signal très négatif lourd de symboles"
Comme le déplore le groupe écologiste, Valérie Pécresse renonce ainsi à « la marque de l’institution régionale » et à « la fierté d’apposer le logo de la Région sur un char » qui est pourtant « un symbole fort ». Une décision contradictoire avec la déclaration de la femme politique, laquelle a défendu le maintien des subventions accordées à la Marche des fiertés car l’évènement est « devenu un symbole de la lutte contre l’homophobie ». Ne serait-ce donc pas un beau message que de voir défiler, comme chaque année, les couleurs de la région aux milieux des chars festifs et associatifs ? Apparemment pas…
Valérie Pécresse soulignait également le 15 juin que ce type de manifestation est toujours interdit dans certains pays, et que c’était aussi pour cette raison qu’il fallait maintenir ces subventions, bien qu’elle ne partage pas les mêmes « points de vue politiques », sans en préciser les contours.
D’après le groupe EELV, cette suppression est ainsi « un signal très négatif (et) lourd de symboles » au lendemain de la tuerie qui a endeuillé les États-Unis. Il marque effectivement un manque de solidarité de la région avec la communauté LGBT.
La pression de la Manif pour tous ?
Le budget alloué par la région à la Marche des fiertés de Paris passe ainsi de 30 000 à 25 000 euros, une réduction de 17% dénoncée par le député socialiste Carlos Da Silva. Selon lui, cette amputation du budget en faveur de la visibilité LGBT « tient au fait que dans les rangs de la majorité du Conseil régional, on trouve des membres de la Manif pour tous ». Mouvance politique qui d’après Mounir Satouri, patron du groupe EELV, aurait d’ailleurs rapporté « 60 000 voix » à la candidate lors des dernières élections régionales.
Il y a quelques mois, Valérie Pécresse nommait d’ailleurs une élue opposée au « mariage pour tous » - et même fervent soutien de Sens Commun, émanation politique de la Manif pour tous - au poste de présidente de la commission famille du Conseil régional. A croire que la région s’obstine dans une direction bien peu inclusive…
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