Après avoir attaqué en diffamation l'ancien président d'Act Up Fabrice Clouzeau, Valérie Pécresse s'est désistée de son appel à un mois de l'élection présidentielle.
N'y voyez pas de manœuvre politique à un mois du premier tour de l'élection présidentielle. Ce mardi 15 mars, Act Up-Paris annonce que Valérie Pécresse s'est désisté des poursuites contre l'ancien co-président de l'association, Fabrice Clouzeau. Le tribunal a acté ce désistement lors de l'audience en appel qui devait avoir lieu le 10 mars.
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"Le dossier est désormais clos. Le premier jugement de relaxe devient définitif et emporte tous ces effets", confirme auprès de têtu· Me Tewfik Bouzenoune, avocat d'Act Up. La présidente de la région Île-de-France poursuivait Fabrice Clouzeau en diffamation pour des faits datant de 2018. Une campagne d'affiche avait alors présenté Valérie Pécresse en "délinquante" après qu'elle eut refusé de respecter une décision de justice lui enjoignant d'annuler la suppression d'une aide aux transport pour les étrangers en situation irrégulière.
"La méthode historique d'Act up"
La présidente de la région Île-de-France a donc poursuivi l'ancien président pour diffamation. Lors de l'audience en première instance, l'avocate de la partie civile, Me Vinciane de Signy – qui n'a pas répondu à nos sollicitations – avait plaidé qu'il n'y avait "rien" pour "établir ce lien entre suppression d'une réduction sur les transports et nouvelles contaminations". Sans convaincre les magistrats qui ont prononcé une relaxe de l'ancien président d'Act Up, jugeant que la critique faisait partie du débat public. Une décision dont Valérie Pécresse a fait appel dans un premier temps.
"Un mois avant l'élection, Valérie Pécresse ne voulait certainement pas que ce procès vienne se retourner contre elle et qu'elle soit interpellée par les militants", analyse Tewfik Bouzenoune. "La dénonciation d'acteurs politiques, c'est la méthode historique d'Act Up, pour faire réagir. Nous considérons que ces procédures judiciaires visent à nous intimider pour détourner le regard des véritables responsabilités. Nous nous félicitons que Valérie Pécresse renonce à cet appel et invitons les autres élus à faire de même", soutient Antoine Chassagnoux, l'actuel président de l'association.
Valérie Pécresse n'est en effet pas la seule à poursuivre Act Up pour diffamation. Un autre président, Marc-Antoine Bartoli, est également visé par Hélène Bidard, l'adjointe communiste à la mairie de Paris en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes. Sur la question du travail du sexe, le militant reprochait à Hélène Bidard son abolitionnisme, après la mort de Jessyca Sarmiento au bois de Boulogne.
Crédit photo : Capture d'écran Twitter/@la_craneuse