Il s’appelle Christopher Karas, il n’a que 20 ans, et il est bien déterminé à changer la législation en vigueur au Canada sur le don du sang.
Un HSH (« Homme ayant des relations sexuelles avec des hommes » selon la terminologie de l’EFS) ne peut donner son sang qu’à condition d’avoir respecté une période d’abstinence sexuelle d’un an. Si ce critère a été maintes fois raillé en France lorsque Marisol Tourraine, notre ministre de la Santé, annonçait « rouvrir » le don du sang aux gays en avril dernier, Christopher Karas est las de rire. Il a fait appel au Human Rights Tribunal pour porter son action en justice au nom d’une discrimination sur la base de l’orientation sexuelle.
Jusqu’au mois de juin dernier, au Canada, les conditions étaient encore plus drastiques : il fallait avoir été abstinent durant cinq ans pour être admis. Cette limite a été réduite à un an. A la différence de la France, « terrorisée par l’affaire du sang contaminé » selon Frédéric Pécharman du collectif Homodonneur basé à Toulouse, cette exclusion des gays remonte à la naissance de l’épidémie du VIH au Canada dans les années 1980.
Comme beaucoup d’associations françaises et canadiennes, Christopher réclame qu’on prenne en compte les pratiques à risque et non plus les populations à risque, comme l'a promis le Premier ministre canadien. L’avocat de Christopher rappelle à BuzzFeed Canada qu’après la tuerie d’Orlando, un grand nombre de gays ont souhaité donner leur sang lors de la vague de soutien qui s’est immédiatement formée... et ont été éconduits.
Ce n’est pas la première fois que Christopher Karas fait parler de lui ; en 2014, il avait porté plainte contre son école catholique qui lui avait interdit de créer une association d’ « Alliance Hétéros/ Gays ». La presse avait relayé son combat et il le poursuit sur son site internet.
Et en France ?
L’arrêté du ministère de la Santé annulant l’exclusion des HSH à vie est entré en vigueur le 11 juillet dernier en France. S’il a été salué comme une avancée, il préconise toujours un critère d’abstinence d’un an pour pouvoir donner son sang.
En revanche, la France autorise dorénavant les HSH à effectuer un don de plasma s’ils entretiennent une relation stable d’au moins quatre mois ou s’ils ont été abstinents durant ce laps de temps.
Pour en savoir plus :
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Crédit photo Twitter/@KarasChrist/@olivyaleblanc