AllemagneL'Allemagne légalise le troisième genre à l'état civil

Par Marion Chatelin le 14/12/2018
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L'Allemagne a légalisé, ce vendredi 14 décembre, un "troisième genre" sur les certificats de naissance, faisant du pays un précurseur en Europe dans la reconnaissance des personnes intersexes.

Une première en Europe. L'Allemagne est devenu, ce vendredi 14 décembre, le premier état du continent européen à légaliser le troisième sexe à l'état civil. Le texte a été approuvé par le Bundestag, le Parlement allemand. Il avait été approuvé par le gouvernement à la mi-août.

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La mention "divers"

À côté de "féminin" ou "masculin" pourra être mentionnée la mention "divers" pour les personnes concernées, selon ce texte de loi approuvé par la chambre des députés. Tout comme le Népal, l'Australie, l'Inde ou la Nouvelle-Zélande, l'Allemagne reconnait désormais le troisième genre.

Le gouvernement de coalition entre les conservateurs d'Angela Merkel et les sociaux-démocrates applique ainsi une décision de la Cour constitutionnelle de 2017. La plus haute juridiction allemande avait donné aux députés jusqu'à "fin 2018" pour voter la légalisation d'un "troisième sexe".

Jusqu'à présent, il était possible en Allemagne, depuis mai 2013, de ne pas renseigner le champ relatif au sexe en le laissant vide, les intéressés pouvant ensuite, au cours de leur vie, soit faire le choix d'un sexe masculin ou féminin, soit garder la mention du sexe non renseignée.

Un texte insuffisant

Pour autant, la loi n'a pas fait consensus et en a déçu plus d'un. Elle a été votée uniquement par les députés de la majorité. Le parti des Verts, de gauche et les libéraux, ont voté contre, jugeant le texte insuffisant. Car le changement de sexe à l'état civil doit toujours se faire sur présentation d'un certificat médical.

"Les évaluations dégradantes et les logiques pathologisantes doivent être supprimées", a écrit l'association des gais et des lesbiennes dans un communiqué. L'association exige que la possibilité de changer de prénom et de sexe puisse se fasse certes légalement, mais surtout sans prescription médicale.

En France, toute personne doit être rattachée dans les cinq jours suivants la naissance à l'un des deux sexes masculin ou féminin. La Cour de cassation a rejeté l'an passé la reconnaissance d'un "sexe neutre", écartant la demande d'une personne née sans pénis ni vagin.

Selon les statistiques des Nations Unies, entre 0,05% et 1,7% de la population mondiale est intersexe.

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Crédit photo : Existrans.