mondeLe Premier ministre irlandais veut "challenger" Poutine sur les droits LGBT+

Par Marion Chatelin le 27/12/2018
Leo Varadkar

Dans une interview donnée au journal Irish Independant, le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, ouvertement gay, a émis le souhait de parler avec le président russe à propos de sa politique anti-LGBT.

Il est l'un des rares dirigeants ouvertement homosexuels dans le monde. Leo Varadkar, le Premier ministre irlandais en poste depuis juin 2017, souhaite parler avec Vladimir Poutine de la politique anti-LGBT que ce dernier mène dans son pays. Une annonce faite lors d'une interview publiée le 24 décembre dans le quotidien Irish Independant.

Leo Varadkar a déjà questionné le pape François à propos des droits des LGBT+ lors de sa visite en Irlande en août 2018. Il souhaite désormais s'entretenir avec le président russe, Vladimir Poutine. "Je l'ai rencontré brièvement le jours des commémorations de l'Armistice à Paris le 11 novembre dernier. Mais il parlait russe et je parlais anglais. Je n'ai pas vraiment eu de possibilité de parler avec lui des droits LGBT+", explique-t-il. Et de poursuivre : " Je veux le challenger là-dessus. Je serais vraiment curieux de lui demander pourquoi il pense que discriminer les personnes LGBT+ serait un moyen de rendre la Russie plus riche, plus forte et plus prestigieuse dans le monde."

"Je veux le challenger là-dessus"

Selon l'homme politique irlandais, Vladimir Poutine incarne l'image de "l'homme fort, qui veut rendre son pays de nouveau tout puissant dans le monde". Et de conclure : "Je ne suis pas du tout d'accord avec cette façon de faire." Le Premier ministre dit avoir déjà parlé du sujet avec l'ambassadeur russe, qui lui aurait rétorqué que "ce que l'ouest entend, est exagéré".

Ces propos interviennent une semaine après qu'une enquête internationale menée par 16 États membres de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a conclu que la Russie tolérait un régime d'impunité en Tchétchénie.

Par ailleurs, un rapport de l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch, publié mi-décembre, prouve que la loi interdisant la propagande homosexuelle dans le pays, mise en place en 2013, a exacerbé l'hostilité envers les personnes LGBT+ et limité l'accès des enfants à une éducation et des services d'aide adaptés.

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