Le cas d'Agnès Thill devait être examiné par le bureau du groupe LREM ce jeudi 24 janvier, après d'énièmes propos homophobes tenus sur la procréation médicalement assistée (PMA). Mais les députés ont choisi de reporter la prise de décision à plus tard.
Ubuesque. La députée de l'Oise, Agnès Thill, connue pour ses prises de positions anti-PMA, passe encore une fois entre les gouttes. Car les députés LREM devaient se pencher sur son cas mardi 22 janvier, déjà. Une réunion de groupe qui a tourné court, pour remettre à ce jeudi 24 janvier la (potentielle) prise de décision quant à son exclusion par le bureau - l'instance décisionnaire du groupe LREM à l'Assemblée nationale. Et, une fois n'est pas coutume, les députés ont décidé de reporter à plus tard l'échéance.
Un marasme qui fait suite aux propos tenus le 17 janvier dernier par la députée de 54 ans, dans une contribution individuelle au rapport parlementaire sur la loi de bioéthique. Un texte de neuf pages que TÊTU s'est procuré, rempli de propos homophobes, racistes et insultants.
Des propos qui ont profondément choqué certains députés du groupe LREM. Notamment Aurélien Taché, député du Val-d'Oise, qui a écrit une lettre signée par 30 de ses collègues, pour demander une "réponse de fermeté" au patron du groupe, Gilles Le Gendre. Tous et toutes espéraient une exclusion en bonne et due forme ce jeudi 24 janvier. C'est raté.
"Coordonner un échange avec Agnès Thill"
Ce jeudi, certains députés nous un informé d'un report de la réunion du bureau. Contacté par TÊTU, le groupe LREM à l’Assemblée nationale nous a confirmé que l'examen de la situation de la députée de l'Oise était reportée. Le groupe explique qu'"aucune décision n'a été prise par le bureau pour l'instant". Et de poursuivre :
"Gilles Le Gendre doit échanger avec le mouvement pour coordonner un échange avec Agnès Thill, qui sera amenée à s'expliquer devant le groupe lors d'un prochain bureau. Il doit en discuter avec Stanislas Guerini cet après-midi." La députée devrait être reçue dans les prochaines semaines par le bureau du parti.
Excuses de la députée
Le mercredi 23 janvier, Agnès Thill a annoncé à l'AFP "retirer" ses propos qui ont pu "blesser", mais elle indique maintenir "ses positions". "Ce qui a pu choquer et blesser, je le retire et présente mes excuses à ceux que cela a blessé", a déclaré la députée, se disant "bien embêtée que l'on ne retienne que ces mots" et reconnaissant que "ce n'est pas la première fois qu'(elle est) maladroite".
"Je ne suis ni homophobe, ni islamophobe, ni xénophobe", a-t-elle assuré à l'AFP, disant ne pas "craindre" de décision d'exclusion car "on peut parler dans notre groupe".
Plus tôt dans la semaine, le patron des députés LREM, Gilles Le Gendre, a estimé que Mme Thill avait "toujours sa place dans le groupe". Une prise de position incompréhensible, surtout lorsque l'on sait que l'ex-député Sébastien Nadot a été exclu du jour au lendemain du groupe LREM pour avoir voté contre le budget 2019.
Crédit photo : Assemblée nationale.