LREM30 députés LREM demandent une "réponse de fermeté" après les propos d'Agnès Thill sur la PMA

Par Marion Chatelin le 21/01/2019
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Trente députés La République en Marche (LREM) ont adressé, ce lundi 21 janvier, une lettre au président de leur groupe à l'Assemblée nationale. Ils dénoncent les propos tenus par leur collègue Agnès Thill sur la procréation médicalement assistée (PMA) et appellent à une "réponse de fermeté".

Incompréhension. Trente députés LREM ont adressé un courrier à Gilles Le Gendre, le président du groupe de leur parti à l'Assemblée nationale. Tous et toutes dénoncent des "propos non seulement inouïs mais racistes" tenus par la députée de l'Oise Agnès Thill, dans sa contribution individuelle au rapport de la mission d'information sur la révision de la loi de bioéthique, qu'elle a dévoilée jeudi 17 janvier dernier.

Un texte de neufs pages - neuf pages de trop -  bourré d’âneries, de comparaisons hasardeuses et de contre-vérités en tout genre. La député n'a pas hésité à reprendre à son compte le verbatim de la Manif pour tous avec l'expression "enfant sans père". Pire encore, elle a assuré que "l’absence de genre dans le mot parent favorise l’éclosion d’écoles coraniques et le départ de nos élèves vers celles-ci".

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"Réponse de fermeté"

Des propos qui ont choqué certains députés LaREM, dont Aurélien Taché, Laurence Vanceunebrock-Mialon, Guillaume Chiche ou encore Marie-Pierre Rixain. Au total, trente députés ont signé une lettre adressée à leur patron, Gilles Le Gendre. Pour eux, les propos "islamophobes, homophobes et paranoïaques" d'Agnès Thill ne peuvent être tolérés. "Ce comportement blesse nos concitoyens, nos militants, nous même et déshonore notre groupe. Cela ne peut pas être accepté de la part d'une élue de la représentation nationale", écrivent-ils.

Ils poursuivent et interpellent vivement le président du groupe à l'Assemblée nationale :

"Nous te demandons solennellement quelle réponse de fermeté vas-tu apporter à la suite du comportement inadmissible d'Agnès Thill ? Quelle sera la réaction du groupe La République en Marche à l'Assemblée nationale, à son encontre ?"  

Aucune condamnation en vue

La députée de l'Oise ferait-elle l'objet d'un traitement de faveur ? Il semblerait bien. Ce matin, Gilles Le Gendre, le patron des députés LaREM était invité dans la matinale de France Inter. Et pour lui, c'est tout vu. "Je ne suis pas là pour pratiquer la police de la pensée. Aujourd'hui, elle a toujours sa place dans le groupe."

Le patron des députés LREM a tenu à contextualiser l'intervention d'Agnès Thill qui, a-t-il dit, avait été "invitée dans le cadre d'une mission parlementaire à émettre des réserves voire les oppositions qu'elle avait à exprimer contre le rapport". Et de poursuivre : "Elle l'a fait avec ses mots et sur une position qui, en aucun cas, n'est celle ni du groupe parlementaire ni du mouvement", a insisté Gilles Le Gendre tout en contestant l'idée que son groupe "se fissure".

Pourtant, Agnès Thill n'en est pas à son coup d'essai. Elle avait déjà été mise en garde une "dernière" fois en novembre dernier par La République en marche, "contre les excès" de ses "prises de positions publiques", et notamment sur la PMA. Une condamnation du parti qui est intervenue après des propos concernant un supposé « lobby LGBT à l’Assemblée nationale » tenus par la députée.

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Contacté par TÊTU, le groupe LREM à l'Assemblée nationale confirme les propos tenus par Gilles Le Gendre sur France Inter : "Il a dit ce qu'il avait à dire. Il n'y a pas de réaction particulière à ce courrier de notre part. Ceux qui voudront mettre à l'ordre du jour de notre réunion la possibilité d'exclure Agnès Thill pourront le faire. Il faudra alors en discuter, de manière collective et collégiale". Auprès de TÊTU, un député de la majorité assure vouloir "mettre la pression au maximum sur Gilles Le Gendre pour régler 'le cas Thill'".

En tout cas, la réponse du président de groupe interroge. Surtout lorsque fin décembre, le député de Haute-Garonne, Sébastien Nadot, a été le tout premier marcheur a se faire exclure du partie. La raison ? Il avait simplement voté contre le budget 2019.

Article mis à jour le 22 janvier 2019 à 08h39

Crédit photo : Capture d'écran France Inter / Facebook.