politiqueJacqueline Gourault, une anti-PMA pour toutes au Conseil constitutionnel

Par Nicolas Scheffer le 23/02/2022
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La nomination proposée par Emmanuel Macron, et validée par le Parlement, de la ministre Jacqueline Gourault au Conseil constitutionnel, met un projecteur sur ses déclarations passées contre l'ouverture de la PMA ou le mariage pour tous…

La ministre ira bien chez les Sages. Ce mercredi 23 février, la nomination de Jacqueline Gourault au Conseil Constitutionnel a été validée par le Parlement, malgré une absence de formation en droit, pour un mandat non-renouvelable de neuf ans. Depuis que son nom a été proposé par Emmanuel Macron, une séquence malaise datant de 2018 refait surface, où la ministre de la Cohésion des territoire se prenait les pieds dans la PMA pour toutes.

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Ce jour-là, Jacqueline Gourault est sur le plateau de Dimanche en politique, sur France 3, où on lui demande si elle est favorable à la PMA pour les couples lesbiens. "Excusez-moi, je n'ai pas bien compris votre question...", répond-elle dans un premier temps. "Heuuuu... PMA ? Je suis en train de réfléchir", enchaîne-t-elle avant que le journaliste lui rappelle que la PMA consiste en la procréation médicalement assistée. Mais le malaise se poursuit.…

"C'est une question éthique, personnelle, à laquelle j'apporterai ma réponse quand le sujet viendra, balaie-t-elle alors en regardant le ciel. Je mettrai tout ce que je crois dans la discussion". En l'occurence, tout ce qu'elle croit est connu : Jacqueline Gourault a pris position contre l'ouverture de la PMA aux couples de femmes. La technique "entraînerait indéniablement, au nom de l'égalité entre les couples de femmes et les couples d'hommes, la légalisation de la gestation pour autrui (...) Que l’on soit hétérosexuel ou homosexuel, l’enfant n’est pas un droit auquel chacun peut prétendre", arguait-elle dans Famille chrétienne.

"Le mariage est un héritage de notre histoire"

Mais ce n'est pas tout. Au printemps 2013, alors que les manifestants anti-mariage pour tous nous pourrissaient la vie, Jacqueline Gourault leur donnait du grain à moudre. "Le mariage est un héritage de notre histoire qui, je crois, devrait être préservé en ce qu’il a de symbolique (...) Pour des raisons culturelles et de tradition (...), il aurait été préférable de faire évoluer le Pacs vers une nouvelle forme d'union civile que notre société moderne, qui revendique, à juste titre, une évolution des situations familiales aujourd'hui très diverses, se serait appropriée", plaidait-elle sur son blog de sénatrice MoDem, dans la lignée de François Bayrou.

Ce ne sont pas ses casseroles sur les sujets LGBTQI+ qui ont interpellé certains parlementaires. Le député LFI Ugo Bernalicis a regretté "un mauvais signal pour l'indépendance", soulignant que le Conseil constitutionnel est particulièrement sollicité ces derniers mois pour avis au gouvernement, dont la ministre va directement débarquer. Lors de son audition laborieuse devant le Parlement, Jacqueline Gourault a par ailleurs dû justifier son manque de formation juridique, par une enfance "dans un milieu rural et agricole" et son parcours politique : "J'ai été élue maire à l'époque où peu de femmes accédaient à des responsabilités politiques". Sa nomination a été validée d'une courte majorité.

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Crédit photo : France 3