Le jeune chanteur ouvertement gay a confié ses questionnements personnels au micro du podcast anglo-saxon "Homo Sapiens".
Non content d'être talentueux et d'avoir un physique de papier glacé, le chanteur australien ouvertement gay Troye Sivan a également des réflexions intéressantes. Et notamment sur la place nouvelle des artistes queer dans la pop. Il a été interrogé sur le sujet, lors d'une interview pour le podcast américain "Homo Sapiens". Voici trois réflexions à retenir pour prendre du recul sur l'évolution de la pop.
1. Moins de succès parce que gay ?
Le chanteur explique au micro de Will Young qu'il ne s'est jamais confié sur ses questions. Notamment parce qu'il "déteste lorsqu'un.e artiste reproche son manque de réussite à autre chose que lui-même". "Une part de moi se demande si j'aurais plus de succès commercial si je n'étais pas gay, ou pas pas autant 'frontalement gay'", ajoute-t-il.
On peut y voir bien sûr une forme de plainte injustifiée. Mais le chanteur connaît un succès international et des tournées à guichets fermés dont il ne se plaint pas. Il pointe là une persistance de l'homophobie parmi une fraction du grand public. Au vu des réactions démesurées que suscite la qualification de Bilal Hassani pour représenter la France à l'Eurovision, difficile de lui donner complètement tort.
2. "Pas de Beyoncé queer"
Troye Sivan pointe aussi un manque : celui d'icône majeure de la pop issue de la communauté LGBT. Alors que, dans le même temps, le nombre d'icônes hétéro auprès du public queer ne cesse de croître. "On voit de plus en plus d'artistes pop queer, observe-t-il. Mais nous n'avons pas encore de Taylor Swift queer, de Rihanna queer ou de Beyoncé queer".
Faut-il compter uniquement sur la patience ? Après tout, la stature d'une Beyoncé ne s'est pas construite en un jour. Les débuts de Destiny's Child remontent aux années 1990. A moins que le chanteur ne fassent allusion à des blocages de l'industrie de la musique face aux artistes queer. Mais dans ce cas, nous aurions tous aimé qu'il en parle plus précisément.
3. La fin de la pop ?
Enfin, le jeune chanteur pointe une évolution de la musique mainstream. "Le monde est obsédé par le hip-hop en ce moment". La pop queer, et notamment la sienne sucrée et très colorée, ne serait donc pas dans l'air du temps.
Mais si cette simple explication suffisait, les artistes queer de hip-hop seraient sur le devant de la scène international, au même titre que leurs confrères et consoeurs hétéros. Or, bien malin qui arrive à citer de tête cinq ou six artistes LGBT majeurs du hip-hop. Ils sont pourtant nombreux, mais cantonnés à un succès critique un public de niche, à l'image de Mykki Blanco.
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