Quelques 400 personnes se sont rassemblées contre la transphobie, mardi 9 avril au soir, place de la République à Paris, à l'appel d'associations de lutte pour les droits des personnes trans'. Une manifestation en soutien à Julia, femme transgenre violemment agressée le 31 mars dernier sur cette même place, provoquant l'indignation générale.
"Cette médiatisation m'a donné l'envie de continuer le combat (...) Que vous soyez gay, lesbienne ou trans, soyez fiers de ce que vous êtes, gardez la tête haute !", a lancé Julia aux quelques 400 personnes rassemblées sur la place de la République, bravant la grisaille parisienne, mardi 9 avril au soir. Entre deux salves d'applaudissements, cette femme trans' de 31 ans a expliqué s'être faite "traiter de salope" en venant au rassemblement. "Malheureusement les agressions contre les personnes trans ont lieu au quotidien."
Intervention de #Julia lors du rassemblement contre la transphobie aujourd'hui à Paris pic.twitter.com/tyl3az7yGQ
— Madjid Messaoudene (@MadjidFalastine) April 9, 2019
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Le 31 mars dernier, Julia a été prise à partie par plusieurs personnes en marge d'un rassemblement place de la République contre le président algérien Abdelaziz Bouteflika. Projectiles, gifles, coups de poings, attouchements, insultes… L’agression, filmée et largement diffusée sur les réseaux sociaux, est profondément transphobe. Elle a provoqué l'indignation générale.
Surtout, elle met en lumière des agressions dont sont victimes les personnes trans', parfois quotidiennement. Une angoisse permanente, que tous et toutes ont dénoncé lors du rassemblement, organisé par les associations de lutte pour les droits des personnes trans'.
"J'ai peur de sortir de chez moi"
Sur la place de la République étaient disposés des drapeaux blancs sur lesquels les manifestants étaient invités à inscrire leurs revendications comme : "finis les mots, place aux actes" et "trans, mon corps, mon choix". D'autres ont témoigné de la transphobie ambiante auprès des médias présents. "C'est une habitude de se faire insulter, frapper dans la rue ou dans le métro quand on est trans. Tous les jours, j'ai peur de sortir de chez moi à cause de ça", a raconté à l'AFP Yuri Suarès, une femme transgenre de 40 ans.
"Malheureusement, beaucoup de gens ne portent pas plainte parce qu'ils ne sont pas écoutés par la police qui ne respecte pas leur identité", a affirmé Giovanna Magrini, médiatrice d'Acceptess-T, association à l'origine de l'événement.
Un homme en garde à vue
Alors que le parquet a ouvert une enquête pour « violences commises en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre », Julia a déposé plainte contre X le 2 avril. Trois associations, dont SOS Homophobie, ont décidé de « porter plainte à ses côtés pour violences transphobes en réunion ».
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Un homme soupçonné d'avoir participé à l'agression de Julia a été de nouveau placé en garde à vue mardi après-midi, a appris l'AFP auprès du parquet de Paris. Il avait été déjà arrêté le jour des faits avant d'être relâché le lendemain.
Selon le rapport annuel 2018 de l'association SOS Homophobie, 186 personnes transgenres ont signalé en 2017 une agression en raison de leur identité de genre, soit une hausse de 54% par rapport à l'année précédente.
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(Avec AFP)
Crédit photo : Page Facebook Acceptess T