La mairie de Paris a publié ce lundi 22 avril un appel à projets en vue de l'ouverture d'ici la fin de l'année d'un centre d'archives LGBT+ dans la capitale.
C'est un pas de plus vers la création d'un centre d'archives LGBT+ à Paris. La Ville a publié ce lundi 22 avril, comme prévu, un appel à projets pour "l'utilisation d'un local affecté à un centre de valorisation et d'archives LGBTQI+".
Les candidats ont jusqu'au 24 mai prochain pour faire leurs propositions pour une prise de décision officielle le 14 juin suivant. La signature des conventions aura ensuite lieu durant l'été avant une ouverture souhaitée à l'automne.
Un calendrier ambitieux, mais qui semble jouable. D'autant plus que le lieu a déjà été identifié : un bâtiment de plus de 500 m2 situé 22 rue Malher, dans le IVe arrondissement de Paris.
Conservation assurée par les institutions publiques
"L’appel à projets a pour objectif de faire émerger un projet de mise en place d’un centre de traitement et de valorisation des archives qui vise à jouer le rôle de tête d’un réseau des mémoires et des archives LGBTQI+", explique la Ville dans son appel à projets.
"La conservation desdites archives sera assurée par les institutions publiques de conservation (archives, bibliothèques, musées)", ajoute le texte. Et c'est notamment sur ce point précis que se font entendre des divergences de point de vue entre la Ville et les militants LGBT+.
Ce collectif, composé d'archivistes, de scientifiques, de journalistes ou encore de doctorants, est très engagé sur le sujet et souhaiterait voir s'ouvrir un centre communautaire, comme c'est le cas à New-York, Berlin ou San Francisco.
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« On nous prend pour des pom-pom girls, regrettait Sam Bourcier, membre du collectif, dans TÊTU en mars dernier. Par qui veut-on que ce soit produit ? Par des archivistes en gants blancs dans des salles de lecture où règne le silence et la poussière ? Ou veut-on une archive qui fait du bruit parce que la vie fait du bruit et qu’il faut s’ouvrir aux gens ? ».
Des inquiétudes persistent
Contacté par TÊTU, le cabinet du premier adjoint à la maire de Paris Emmanuel Gregoire se veut ferme sur la question : "Il n'est pas question de donner de l’argent public, des locaux et ne plus avoir aucun regard sur ce qui se passe dans ce système d’archivages". Avant de se montrer toutefois rassurant :
"Les institutions publiques - les archives nationales, le musée Carnavalet... - ne pourront pas tout prendre, nous assure-t-on. Mais ce qui ne pourra pas être gardé dans les institutions pourra l'être dans le centre. Ce sera ensuite à l’association de voir ce qu’elle en fait." Selon cette même source, trois personnes, dont un archiviste, pourraient travailler à temps plein sur place. Le Collectif avait de son côté évoqué le chiffre de cinq personnes.
Et le cabinet d'Emmanuel Grégoire, de conclure : "Quelques inquiétudes persistent de la part des associations, mais les dernières réunions de travail se sont très bien passées et le dialogue est beaucoup plus apaisé. On espère désormais avoir une proposition en bonne et due forme du collectif Archives LGBTQI+".
Crédits photo : Renaud Chantraine.